France Drame conjugal : un homme aurait brûlé vive sa compagne

AFP

5.3.2024

Le procès pour meurtre de Jonathan Boillet, déjà condamné deux fois pour violences conjugales et accusé d'avoir brûlé vive en 2020 la compagne qui voulait le quitter, s'est ouvert mardi après-midi devant les assises du Pas-de-Calais.

Le procès pour meurtre de Jonathan Boillet s'est ouvert mardi après-midi devant les assises du Pas-de-Calais (image d’illustration).
Le procès pour meurtre de Jonathan Boillet s'est ouvert mardi après-midi devant les assises du Pas-de-Calais (image d’illustration).
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Jonathan Boillet, 36 ans, est accusé d'avoir aspergé d'essence puis mis le feu à une trentenaire qui était sa compagne depuis quelques mois, Sandy Cucheval, décédée des suites de ses blessures après une semaine d'hospitalisation.

Cheveux bruns coupés courts, de corpulence moyenne, l'accusé s'est présenté à la cour d'une voix timide, forçant la présidente à lui demander à deux reprises de parler plus fort. «C'est de ma faute, mais j'ai jamais voulu qu'il lui arrive ça», a-t-il déclaré à la barre mardi, maintenant la thèse de l'accident.

La voiture dans laquelle se trouvait le couple s'est embrasée le 10 novembre 2020, à Bully-les-Mines, au sud de Béthune (Pas-de-Calais). Lui s'en était extrait légèrement brûlé, elle «en flammes», selon des témoins entendus au cours de l'enquête.

«C'est lui qui m'a brûlée», avait lancé la victime, mère de quatre enfants, désignant Jonathan Boillet. Selon l'enquête, encore consciente, elle avait insisté auprès d'une policière: «Il a voulu me tuer, il m'a aspergée d'essence et il a mis le feu avec un briquet.»

Tout au long de l'instruction, Jonathan Boillet a affirmé qu'il s'agissait d'un accident, mais n'a su expliquer comment le bidon avait pu s'ouvrir accidentellement et se répandre sur Mme Cucheval, ont soulevé les enquêteurs.

Troubles «anxio-dépressifs»

Le casier judiciaire de l'accusé, qui avait arrêté l'école en classe de 3e, comporte huit condamnations, dont deux pour violences conjugales sur sa précédente compagne, mère de ses trois enfants.

Il avait été remis en liberté le 29 juin 2020 et faisait l'objet d'un suivi socio-judiciaire au moment des faits.

Il était également suivi pour des troubles «anxio-dépressifs». Les experts évoquent à son propos «une personnalité peu construite» sur un mode «immaturo-égocentré». Victime dans son enfance d'agressions sexuelles par son oncle, il affirme que cela lui a «bousillé la vie».

En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. Le ministère de la Justice a dénombré 94 féminicides en 2023, un chiffre accueilli avec prudence par les associations féministes. Le verdict est attendu vendredi.