Tribunal fédéralEmission sur Orllati: la RTS a respecté les exigences de la loi
ATS
25.9.2020 - 12:03
Le Tribunal fédéral rejette un recours du groupe Orllati contre la Télévision romande. L'émission «Mise au point», consacrée en 2018 à l'entreprise de construction, respecte les exigences posées par la loi.
Le 14 octobre 2018, la RTS 1 a diffusé un reportage de 17 minutes intitulé «Beaux comme des camions» dans le cadre de l'émission «Mise au point». L'enquête était consacrée à la méthode qui a fait le succès de l'entreprise et permis son essor rapide.
Le journaliste évoquait des relations parfois difficiles avec les syndicats, la générosité du groupe avec certaines communes et des hommes politiques ou encore des soupçons de favoritisme de la part du canton. Divers acteurs – syndicalistes, politiciens ou représentants patronaux – étaient interrogés. Le reportage concluait: «Le mystère reste entier sur la méthode Orllati».
Plainte rejetée
Après l'échec de la médiation prévue en cas de conflit sur une émission, le patron Avni Orlatti et son groupe ont saisi l'Autorité indépendante d'examen des plaintes en matière de radio-télévision. Ils dénonçaient un «mécanisme tendancieux», une présentation des faits erronée et des lacunes. Ils se plaignaient aussi de n'avoir pas pu répondre aux accusations. L'autorité les a déboutés.
Dans un arrêt publié vendredi, le Tribunal fédéral rejette à son tour le recours formé par Avni Orllati et son entreprise. En préambule, la cour rappelle que, selon la loi sur la radio-télévision (LRTV), les émissions ayant un contenu informatif doivent présenter fidèlement les évènements et permettre au public de se faire sa propre opinion.
En l'espèce, l'émission respecte les exigences posées par l'article 4 LRTV, estiment les juges fédéraux. «Il n'apparaît pas que des circonstances ou des faits essentiels auraient été passés sous silence ou fait l'objet d'une mise en scène.»
Explications des autorités
La présentation des faits, des soupçons et des accusations a été à chaque fois accompagnée des explications des communes, du canton, d'une personnalité favorable à Avni Orllati ou du groupe lui-même. Pour la 2e Cour de droit public, le reportage ne constitue pas une «mise en scène défavorable» et ne révèle pas un parti pris du journaliste. Les critiques ont été toujours contrebalancées par des positions contraires.
Concernant le droit du groupe à faire valoir son point de vue, la cour relève que celui-ci a répondu par écrit et accordé une interview d'Avni Orllati hors caméra seulement. Des extraits de ces positions ont été diffusés durant l'émission. En outre, l'entrepreneur ou l'un de ses frères a été invité à participer sur le plateau de «Mise au point», invitation qui a été déclinée.
Dans ces conditions, le Tribunal fédéral estime que les recourants ont pu exposer leur point de vue et que celui-ci a été restitué dans l'émission. L'Autorité de plainte pouvait donc conclure que le reportage était conforme à la loi. (arrêt 2C_40/2020 du 26 août 2020)