En piste! En Alsace, le «plaisir» enfin retrouvé des thés dansants

ATS

11.10.2021 - 09:35

«Le plaisir de danser et de se retrouver en groupe est formidable!»: après plus d'un an et demi d'interruption, les thés dansants ont repris à Diemeringen (Bas-Rhin), pour le plus grand bonheur d'un public sevré de danse par le Covid-19.

Keystone-SDA

Le pass sanitaire est obligatoire, mais pas le masque, lors des thés dansants (photo symbolique).
Le pass sanitaire est obligatoire, mais pas le masque, lors des thés dansants (photo symbolique).
ATS

Des mois et des mois que le centre culturel de ce village d'Alsace bossue situé à un jet de pierre de la Moselle, n'avait plus accueilli les déhanchements de seniors alertes et friands de ces après-midis dansants, importants vecteurs de lien social pour nombre d'entre eux.

Mais en ce dimanche ensoleillé d'octobre, c'est la reprise tant attendue: entre 200 et 300 personnes ont fait le déplacement, qui n'auraient manqué sous aucun prétexte cette occasion de fouler à nouveau une piste de danse, moyennant huit euros d'entrée et, évidemment, la présentation du désormais incontournable pass sanitaire. Le masque, en revanche, n'est pas exigé.

Sur scène, le groupe alsacien Die Alpen Melodie enchaîne les morceaux griffés «Volksmusik», genre musical très populaire en Allemagne et en Alsace.

Entre les titres, quelques courtes pauses permettent aux danseurs de souffler et savourer qui une bière, qui une part de gâteau. Mais à l'appel du «yodel», les couples délaissent volontiers leur table pour repartir à l'assaut de la piste.

Parmi eux, deux élégants septuagénaires: Jean-Pierre Mathis, 74 ans, et Marie-Antoinette Schilling, 72 ans. Le confinement a été «très difficile, il n'y avait rien nulle part, hormis mettre un CD à la maison», se souvient Marie-Antoinette. «Nous avions l'habitude de danser à la maison, de faire des marches, de la gymnastique au sol ou de la lecture», poursuit Jean-Pierre.

Quatre thés dansants par an

Mais lorsque les thés dansants ont enfin repris, «nous avons sauté sur les premières occasions pour pouvoir danser en groupe. Et c'était formidable, mais vraiment formidable!», s'enthousiasme cet ancien gendarme.

Un thé dansant un dimanche après-midi, ça se prépare dès la veille, glisse Marie-Antoinette: une fois l'annonce repérée dans la presse locale, «le samedi, on se prépare pour le dimanche!» s'amuse-t-elle.

«La danse, ça rassemble les personnes», explique Richard Ruscher, 78 ans, le président du club de judo de Diemeringen, organisateur de cet après-midi festif. Il y a même «des couples qui se forment des fois». Depuis 2013, son club organise environ quatre thés dansants par an dans le village.

Le confinement «a été très difficile», et pas uniquement financièrement: c'est surtout l'absence de «contact avec les gens» qui a manqué, confie Josiane Bodein, la chanteuse de Die Alpen Melodie, qui se réjouit de la reprise des thés dansants.

La scène, «c'est notre passion. Chanter dans la cave, dans notre salon, c'est pas pareil!», sourit-elle. Désormais, il va falloir «vivre avec» le Covid, estime-t-elle, et les thés dansants «sont une façon de vivre avec».

Et, aussi, de revivre avec les autres: chaque dimanche, «On apprend à connaître des gens qu'on ne connaît pas, et il y en a qu'on retrouve», explique Marie-Antoinette Schilling. «Ça fait une convivialité, des amis...»