Faits divers En direct sur internet, l'agonie d'un burger-frites périmé depuis dix ans

AFP

31.10.2019 - 18:39

Un hamburger et ses frites périmés depuis dix ans exposés sous une cloche en verre au Snotra House, une maison d'hôtes à Thykkvibaer, dans le sud de l'Islande, le 31 octobre 2019
Un hamburger et ses frites périmés depuis dix ans exposés sous une cloche en verre au Snotra House, une maison d'hôtes à Thykkvibaer, dans le sud de l'Islande, le 31 octobre 2019
Source: AFP

Conservés dans un écrin de verre comme un trésor, le hamburger et ses frites ont encore bonne mine: dix ans plus tard, on peut suivre sur internet l'agonie d'un des derniers burgers vendus par McDonald's en Islande avant le départ de l'enseigne pendant la crise financière.

En 2009, la chaîne américaine débarquée en Islande 16 ans plus tôt décide de plier bagage en raison de l'effondrement économique du pays, qui plonge pour des années dans le marasme et devient accessoirement l'un des rares pays d'Europe de l'Ouest dépourvu de McDonald's.

Le 31 octobre de cette année-là, juste avant la fermeture des trois restaurants encore en exploitation, Hjörtur Smarason achète un menu et le met sous cloche.

«J'ai décidé de l'acheter pour la valeur historique qu'il représentait», explique à l'AFP ce responsable en communication dans une entreprise spécialisée dans le tourisme spatial. «J'avais entendu dire que la cuisine de McDonald's ne se décomposait jamais alors je voulais en avoir le coeur net».

D'abord remisé dans son garage, le burger et ses frites ont ensuite pris la direction du Musée National d'Islande, puis d'une auberge de Reykjavik. Il est aujourd'hui exposé comme une oeuvre d'art au Snotra House, une maison d'hôtes à Thykkvibaer, dans le sud de l'Islande.

«Des gens du monde entier font exprès le détour (...) notamment en été, pour venir voir le hamburger», s'amuse Sigurdur Gylfason, le propriétaire de l'établissement.

Un joli coup marketing, d'autant que la lente décomposition du hamburger-frites peut être suivie grâce à une caméra placée dans la boîte. L'hôtelier revendique jusqu'à 400.000 connections quotidiennes.

Et pour justifier la (très) lente décompostion du mets, McDonald's expliquait en 2013 que «pour se décomposer, il faut certaines conditions, en particulier l'humidité».

Conservé sous cloche, et «en l'absence d'humidité suffisante – que ce soit dans l'aliment lui-même ou dans l'environnement – les bactéries et les moisissures ne peuvent pas se développer et, par conséquent, la décomposition est peu probable».

Un argumentaire défendu par les scientifiques. Sans humidité, «les aliments vont tout simplement se dessécher», explique à l'AFP Björn Adalbjörnsson, maître de conférence à la Faculté des sciences de l'alimentation et de la nutrition de l'Université d’Islande.

Contacté par l'AFP, McDonald's a indiqué ne pas envisager de revenir en Islande pour le moment.

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