Un client, portant un masque de protection, achète du désinfectant produit dans une distillerie de gin à Tenure, le 18 mars 2020 en Irlande
Une bouteille de désinfectant et une de gin, produite dans une distillerie à Tenure, le 18 mars 2020 en Irlande
Le personnel de la distillerie de gin de Tenure, en Irlande, qui a reconverti une partie de sa production en gel désinfectant, le 18 mars 2020.
En Irlande, du «gin très très fort» pour se désinfecter les mains
Un client, portant un masque de protection, achète du désinfectant produit dans une distillerie de gin à Tenure, le 18 mars 2020 en Irlande
Une bouteille de désinfectant et une de gin, produite dans une distillerie à Tenure, le 18 mars 2020 en Irlande
Le personnel de la distillerie de gin de Tenure, en Irlande, qui a reconverti une partie de sa production en gel désinfectant, le 18 mars 2020.
A la distillerie Listoke, au nord de Dublin, les alambics à gin servent désormais pour produire du désinfectant pour les mains, qui en Irlande comme partout, fait défaut pour se protéger du nouveau coronavirus.
«En fait on utilise les mêmes ingrédients, on pourrait dire que c'est un gin très très fort», explique à l'AFP la directrice générale et co-fondatrice Bronagh Conlon. Précision: «on déconseille absolument de le boire».
A l'origine, le personnel de la distillerie et de cette école du gin à Tenure, à 60 kilomètres au nord de la capitale irlandaise, avait commencé à produire, à usage interne, son propre gel avec 64% d'alcool, avec les mêmes genièvres que leur gin artisanal.
Mais face à la propagation du Covid-19, l'entreprise a commencé à vendre des bouteilles au public pour 10 euros et à en donner aux associations qui s'occupent des sans-abris.
Selon le responsable, la distillerie a vendu 2.000 litres, soit 3.500 à 4.000 bouteilles de leur produit depuis le début de la commercialisation samedi, un apport précieux dans la lutte contre le virus.
«C'est juste notre manière d'aider», explique Bronagh Colon, 55 ans, avec ce virus. «Tout le monde est en territoire inconnu».
- «Réconfort» et «hygiène» -
Ce mercredi, le personnel s'affaire à servir les clients sur des tables dressées à la hâte, garnies de gin et de désinfectant, dont les stocks sont presque épuisés.
«Le gin pour le réconfort, le gel pour l'hygiène», plaisante un membre du personnel avec un client qui repart avec une bouteille de chaque.
Dans la queue jusqu'à la porte d'entrée de la distillerie, les clients restent à bonne distance les uns des autres, respectant scrupuleusement les recommandations du gouvernement. Une dame âgée fait ses achats un masque chirurgical sur le visage.
L'Irlande déplore deux morts et 366 cas confirmés de personnes infectées par le virus, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé publiés mercredi soir.
Mais le Premier ministre Leo Varadkar estime que le nombre réel de cas pourrait atteindre 15.000 d'ici la fin du mois en Irlande, qui compte près de cinq millions d'habitants.
«Ce soir, je sais que nombre d'entre vous ont peur et se sentent submergés», a-t-il déclaré mardi dans une allocution télévisée, pour la Saint-Patrick, patron du pays, dont les parades ont été annulées dans tout le pays.
- Besoins énormes -
«C'est une réaction normale», a-t-il ajouté. «Mais nous traverserons et vaincrons cette épreuve».
Pubs, écoles et universités ont fermé leurs portes. Les rassemblements de plus de 100 personnes sont fermement déconseillés, le travail à domicile encouragé.
Malgré les assurances du gouvernement pour dissuader les habitants de se ruer sur les produits de première nécessité, masques, savons et gel désinfectant ont disparu des étalages.
Pour être elle-même venue à bout d'un cancer du sein, Mme Conlon a bien conscience des difficultés des plus vulnérables face au risque d'être infecté.
«Ce que nous avons vendu n'est qu'une fraction de ce dont ont a besoin», dit-elle, «c'est vraiment inquiétant de voir le nombre de personnes qui se font un sang d'encre, ils n'arrivent pas à trouver... de désinfectant pour les mains», c'est terrible, absolument effrayant».
S'agrippant à ses bouteilles, Una Hatch, 70 ans, explique qu'il devenait critique de trouver du désinfectant, «on n'en trouve nulle part !»
«C'est super, une super idée de gens qui sortent des sentiers battus», se réjouit-elle au sujet de l'initiative de la distillerie. A ses yeux, cette crise «fait ressortir le meilleur des gens».
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