Cauchemar en ItalieDes milliers de touristes privés de plage à cause de la «mafia des parasols»
Jenny Keller / trad.
7.8.2024
Coup de théâtre sur les plages italiennes: une grève surprise des exploitants de transats va bouleverser les vacances de milliers de touristes! Pour protester contre un projet de l'Union européenne menaçant leur activité, la «mafia des parasols» refusera de louer chaises longues et parasols.
Jenny Keller / trad.
07.08.2024, 12:00
07.08.2024, 16:56
Jenny Keller
Le cauchemar de tous les vacanciers : le soleil brille, l'eau est agréablement fraîche mais la plage est fermée. Ce scénario catastrophe se produira ce vendredi puisque les célèbres bagni seront fermés en plein milieu des vacances d'été, comme le rapporte le « Ravenna Today".
La raison ? Les exploitants des transats sont en grève. De 7h30 à 9h30, ils ne loueront pas de parasols ou de chaises longues. Les vacanciers qui veulent aller profiter de la mer devront donc rebrousser chemin.
En Italie, on ne peut pas s'allonger librement au bord de la mer. Dans la plupart des stations balnéaires, il faut payer pour accéder à la plage. Les exploitants des transats ont des licences pour certaines parties de la plage, une réglementation typiquement italienne qui a un arrière-plan historique. Après la Seconde Guerre mondiale, ces licences ont, en effet, été attribuées à des mutilés de guerre afin de leur assurer un revenu.
«Mafia des parasols»
Dans les 30 000 stations balnéaires du pays, ce sont les descendants des anciens soldats qui sont aux commandes. Ils gagnent désormais bien leur vie avec les bagni, dont les licences étaient jusqu'à présent automatiquement renouvelées d'année en année.
La location de transats est donc devenue une activité lucrative que l'on ne veut pas abandonner facilement. Dans ce contexte, il est régulièrement question de la «mafia des parasols». Une semaine de location de transats à Alassio coûte par exemple en moyenne 340 euros par personne. En première ligne avec vue directe sur la mer, le prix atteint même 392 euros.
Il n'est donc pas étonnant que les propriétaires de transats s'opposent aux projets de l'UE. Celle-ci veut mettre les licences de plage au concours dans toute l'Europe et rendre leur attribution plus transparente ce qui n'est pas le cas actuellement. Les exploitants de plages des provinces d'Udine, de Ligurie et de Livourne protestent et demandent au gouvernement de Rome de défendre leurs intérêts.
Plus de 50 pour cent du littoral italien est occupé par des stations balnéaires, et 300 000 personnes y travaillent pendant les mois d'été. Les exploitants génèrent ainsi un chiffre d'affaires annuel de 15 milliards d'euros. Ils ne veulent pas partager ce marché lucratif avec la concurrence d'autres pays comme l'Allemagne ou la France.