Mulhouse Enfant battu à mort: peine de 12 ans requise

ATS

9.2.2024 - 15:26

Le Ministère public, représenté par Marie-Christine Tarrare, a requis une peine inférieure à la condamnation à 15 ans de réclusion criminelle prononcée en première instance (archives).
Le Ministère public, représenté par Marie-Christine Tarrare, a requis une peine inférieure à la condamnation à 15 ans de réclusion criminelle prononcée en première instance (archives).
ATS

Une peine de 12 ans de réclusion a été requise vendredi à Besançon contre un homme de 26 ans accusé d'avoir battu à mort son petit frère de neuf ans pour le «punir» de ne pas avoir fait ses devoirs, en 2018 à Mulhouse (Haut-Rhin).

Keystone-SDA

Depuis mercredi, l'accusé est jugé en appel pour «violences volontaires sur mineur de moins de 15 ans ayant entraîné la mort sans intention de la donner». La cour d'assises du Doubs doit rendre son verdict vendredi après-midi.

Le Ministère public, représenté par Marie-Christine Tarrare, a requis une peine inférieure à la condamnation à 15 ans de réclusion criminelle prononcée en première instance. L'accusé, qui a lui-même grandi au Cameroun dans un contexte de violences, reconnaît avoir battu son frère sur ordre de sa mère, en déplacement à Paris, mais il soutient que les coups n'ont pas tué l'enfant.

Le 16 septembre 2018, la victime, un garçon de neuf ans joyeux et enthousiaste, essuie une volée de gifles et de coups de ceinture dans l'appartement familiale à Mulhouse de la part de son frère aîné et de sa soeur.

Croyances vaudou

L'enfant crie et insulte son frère qui, empreint de croyances vaudou, le pense alors «possédé» et «voit rouge, très rouge»: les coups redoublent, à coups de manche à balai, frappé si fort qu'il se brise en trois morceaux sur le corps du petit garçon.

Son autre frère de onze ans, auquel le garçon était très lié, et la compagne de l'aîné, enceinte, assistent impuissants aux faits. La séance de correction, en partie enregistrée par la grande soeur, dure de la fin d'après-midi à minuit, avant que la victime perde connaissance, puis décède.

Selon l'autopsie, les causes du décès sont imprécises mais résultent des conséquences des violences. L'enfant a notamment été asphyxié par l'inhalation du contenu de son estomac pendant un malaise.

La soeur de la victime, âgée de 25 ans, jugée en première instance aux côtés de son grand frère par la cour d'assises du Haut-Rhin en 2023, avait été condamnée à six ans de prison.

La mère de cette fratrie livrée à elle-même, tout le temps absente du domicile familial, avait été condamnée à quatre ans de prison pour «complicité de violences volontaires». Enfin, l'ex-petite amie de l'accusé avait reçu une peine de trois ans de prison avec sursis pour «non-empêchement d'un crime». Seul le principal accusé avait fait appel.