Bâle La femme qui a tué un enfant à coups de couteau sera bien internée

zs, ats

8.2.2023 - 12:00

Le Tribunal fédéral confirme l'internement de la septuagénaire qui avait poignardé un enfant à Bâle en mars 2019. La justice bâloise avait estimé que les conditions d'une condamnation pour assassinat étaient remplies, mais que l'auteure était irresponsable.

La mort de l'enfant avait soulevé une vive émotion en Suisse (archives).
La mort de l'enfant avait soulevé une vive émotion en Suisse (archives).
ATS

8.2.2023 - 12:00

La recourante avait tué un garçon âgé de sept ans de plusieurs coups de couteau à la gorge le 19 mars 2019 à Bâle. Elle demandait l'abandon des poursuites pénales et une indemnisation pour sa détention.

Dans un arrêt publié mercredi, le Tribunal fédéral rejette son recours. Il estime que l'instance cantonale pouvait se fonder sur l'expertise psychiatrique, qui mettait en évidence un trouble chronique délirant, et conclure à son irresponsabilité.

Dans la mesure où ce trouble existait depuis des décennies, un traitement stationnaire était sans espoir et ne pouvait pas réduire les risques de récidive, rappellent les juges de Mon Repos. Les conditions de l'internement étaient donc réalisées.

Expertise «biaisée»

Dans son recours, la femme a contesté une nouvelle fois tout trouble psychique. Elle estime que l'expertise est «biaisée» afin d'imposer une mesure. Elle a exigé aussi un «examen officiel» de ses motifs. En effet, elle prétend avoir été la victime d'intrigues des autorités et avoir agi en état de nécessité.

En mars 2022, la Cour d'appel du canton de Bâle-Ville a déjà écarté sans ambiguïté ces explications. Elle a jugé aberrant de décrire l'assassinat d'un enfant choisi au hasard comme un acte désespéré visant à préserver sa propre existence et dignité.

Le Tribunal fédéral a aussi confirmé les montants de 124'000 francs et 12'000 francs alloués aux parents de la victime à titre de réparation morale et réparation du préjudice. La septuagénaire rejette la mise à sa charge de ces sommes «qui seraient dues par le canton en raison de la violation de ses obligations». (arrêt 6B_1123/2022 du 26 janvier 2023)

zs, ats