Loi antiracisme Erich Hess (UDC/BE) avait le droit de parler de "nègres"

ATS

2.11.2017 - 12:48

Comme tout Bernois le sait, la Schützenmatte est un repaire de dealers (archives).
Comme tout Bernois le sait, la Schützenmatte est un repaire de dealers (archives).
SDA

Avoir parlé de "nègres" au parlement de la ville de Berne fin juin n'aura pas de conséquences pour le conseiller national Erich Hess (UDC/BE). Le Ministère public de Berne-Mittelland n 'est pas entré en matière sur une plainte des Jeunes Verts suisses.

Erich Hess avait utilisé ce terme devant le législatif de la ville, en s'exprimant au nom du groupe UDC lors d'un débat sur la revalorisation de Schützenmatte, une place proche du centre alternatif de la Reitschule. "On y voit principalement des nègres en train de dealer", avait-il dit.

Saisi cet été d'une plainte des Jeunes Verts, le Ministère public a rendu fin septembre une ordonnance de non-entrée en matière, a indiqué dimanche à l'ats son porte-parole Christof Scheurer, confirmant une information du SonntagsBlick.

Dans une démocratie, il doit être possible de critiquer le comportement de certains groupes de population, écrit le Ministère public. Pour qu'il y ait atteinte à la dignité ou discrimination au sens de la norme antiracisme, il ne suffit pas d'exprimer un jugement peu flatteur, selon ce document dont l'ats a eu copie.

En l'occurrence, M. Hess n'a pas dit que tous les noirs sont des trafiquants de drogue. De surcroît, ses déclarations étaient fondées sur des bases objectives: il est de notoriété publique qu'à la Schützenmatte, un nombre important de dealers africains vendent de la cocaïne et de la marijuana.

Interrogé dimanche, le co-président des Jeunes Verts Luzian Franzini a indiqué qu'aucune décision n'a encore été prise quant à un éventuel recours. De manière générale, il semble clair selon lui qu'une révision de la norme pénale antiracisme s'impose.

Erich Hess avait quant à lui déclaré ne pas trouver le mot "nègre" raciste ou offensant. Il vient de l'espagnol et signifie dans cette langue "noir", avait-il relevé. En Suisse, le terme est passé dans le langage quotidien et n'est pas utilisé de manière blessante, affirmait l'ancien président des Jeunes UDC.

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