«J'ai cédé à la tentation»Espèces protégées: sept hommes jugés à Strasbourg
ATS
12.9.2024 - 14:59
Sept hommes sont jugés jeudi par le tribunal correctionnel de Strasbourg pour avoir acquis et élevé illégalement des espèces protégées telles que des mygales. Certains des accusés les ont même prélevées dans leur milieu naturel.
Keystone-SDA
12.09.2024, 14:59
12.09.2024, 15:03
ATS
L'enquête avait débuté en Guyane, en septembre 2022, lorsque les douanes avaient intercepté des colis partant vers la métropole. A l'intérieur, mygales, scorpions, arthropodes et scolopendres, pour certains dangereux.
Ces animaux avaient été prélevés illégalement sur le territoire guyanais lors d'un voyage réalisé par trois prévenus, qui les avaient envoyés par voie postale à des proches résidant dans le Haut-Rhin.
L'enquête avait abouti en avril 2024 au placement en garde à vue de plusieurs personnes et à 14 perquisitions menées en différents endroits du territoire français. Au total 97 mygales, 1000 veuves noires au venin potentiellement mortel, ainsi que des reptiles (cinq boas, quatre pythons), 22 scorpions, des tortues et deux grenouilles à flèche empoisonnée ont été recensés, avait précisé le parquet en avril.
A Colmar
Sur les sept hommes qui ont commencé à comparaître jeudi, seul un avait l'autorisation préfectorale et le certificat de capacité nécessaires à l'élevage d'animaux non domestiques. Ce Colmarien est notamment poursuivi pour «ramassage irrégulier d'animal d'espèce non domestique» et «mise en danger d'autrui», en les envoyant par colis en métropole.
«J'ai cédé à la tentation», a reconnu à l'audience ce spécialiste dont le père était lui-même passionné d'araignées. «Lors de nos promenades, on a ramassé des araignées. J'en ai acheté également», a-t-il raconté à propos du voyage en Guyane effectué en septembre 2022 avec deux amis.
Outre les araignées envoyées par colis, il explique avoir ramené une mygale dans ses bagages. Lors d'une perquisition à son domicile, 32 mygales de Leblond avaient été retrouvées, ainsi que trois tortues d'Hermann dans son jardin et une tortue léopard dans son salon.
Un agent de l'Office français de la biodiversité a expliqué jeudi à l'audience que des animaux dont «on n'a aucune origine légale» ont été retrouvés bien que la traçabilité soit «obligatoire». L'association Stéphane Lamart «Pour la défense des animaux» et l'association Alsace nature sont parties civiles.