Santé Espérance de vie en baisse aux Etats-Unis

ATS

30.10.2019 - 05:40

Le fentanyl est un analgésique opioïde synthétisé pour la première fois en Belgique vers la fin des années 1950. Son potentiel analgésique vaut environ 100 fois celui de la morphine (archives).
Le fentanyl est un analgésique opioïde synthétisé pour la première fois en Belgique vers la fin des années 1950. Son potentiel analgésique vaut environ 100 fois celui de la morphine (archives).
Source: KEYSTONE/AP/PATRICK SISON

Les surdoses d'opiacés ont précipité la première baisse majeure d'espérance de vie aux Etats-Unis depuis l'épidémie du sida au début des années 1990, selon des statistiques publiées mercredi. Les Américains ont perdu près de quatre mois d'espérance de vie en cinq ans.

«C'est la première grande baisse depuis 1993. A l'époque, c'était principalement dû à l'épidémie du virus du sida», a expliqué l'auteure principale du rapport, Renee Gindi, statisticienne du centre national des statistiques de santé (NCHS).

Un Américain né en 2017 pouvait espérer vivre 78,6 ans en moyenne, contre 78,9 ans en 2014, selon ce rapport. C'est certes bien plus élevé qu'à aucune autre période de l'histoire – jusqu'aux années 1960, l'espérance de vie était inférieure à 70 ans -, mais la récente baisse illustre l'urgence de santé publique créée par les drogues et les opiacés, a fortiori les opiacés de synthèse, comme le fentanyl.

Quelques milligrammes de cet analgésique, saupoudrés dans des comprimés imitant des médicaments et facilement envoyés par un vendeur dans une enveloppe, suffisent à tuer. 32'000 personnes en sont mortes l'an dernier, selon des chiffres provisoires.

Quatre ans de moins qu'en France

Les Etats-Unis sont au 28e rang des pays de l'OCDE pour l'espérance de vie. La différence est de quatre années avec la France (82,6 ans).

Les surdoses, mais aussi les suicides et la hausse du nombre de morts de la maladie d'Alzheimer, sont responsables de l'érosion de l'espérance de vie, qui est beaucoup plus marquée chez les hommes que chez les femmes.

Entre les années 1992 et 1993, au pic de l'épidémie du sida, l'espérance de vie avait brusquement baissé, de l'équivalent de ce qu'on a observé dans le pays ces dernières années. A l'époque, dit Renee Gindi, «ce fut retentissant Cela montra qu'il fallait s'occuper d'un problème qui, comme aujourd'hui, tuait des gens dans les groupes d'âges plus jeunes».

Les «overdoses» touchent tous les groupes d'âge, mais les plus affectés sont les 25 à 44 ans.

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