Tribunal pénal fédéral Espionnage: détention avant extradition

ATS

8.7.2019 - 12:04

Les Etats-Unis demandent l'extradition d'un chercheur chinois établi en Suisse, dans le cadre d'une affaire d'espionnage économique au détriment du géant britannique de la pharma GlaxoSmithKline (archives).
Les Etats-Unis demandent l'extradition d'un chercheur chinois établi en Suisse, dans le cadre d'une affaire d'espionnage économique au détriment du géant britannique de la pharma GlaxoSmithKline (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Kirsty Wigglesworth

Le Tribunal pénal fédéral rejette le recours d'un chercheur chinois incarcéré en vue de son extradition vers les Etats-Unis. L'homme est accusé de violation du secret des affaires dans le cadre d'une enquête pour espionnage économique au détriment de GlaxoSmithKline.

Le 18 juillet 2018, l'ambassade des Etats-Unis à Berne a demandé l'arrestation à des fins d'extradition d'un ressortissant chinois domicilié en Suisse. La requête émanait de la Cour fédérale du district est de Pennsylvanie.

Contestant tout risque de fuite, le quinquagénaire demandait sa libération. Il soulignait ses liens étroits avec la Suisse où il vit depuis 20 ans avec sa famille. La Cour des plaintes du Tribunal pénal fédéral (TPF) ne s'est laissée fléchir. Les juges estiment que, vu la peine encourue aux Etats-Unis – jusqu'à 20 ans de prison – le risque est réel de voir l'intéressé se soustraire à son extradition.

Similitudes

L'arrêt publié lundi révèle les similitudes avec l'affaire GlaxoSmithKline (GSK). Ainsi, l'homme recherché par les Etats-Unis est également actif dans la recherche sur le cancer.

Il admet lui-même avoir été averti de la procédure américaine, en 2016 déjà, par sa soeur qui est elle aussi inquiétée outre-Atlantique. Enfin, il a fondé une société avec d'anciens collègues, un procédé également utilisé par les espions de la Côte est.

Depuis 2016, la Cour fédérale du district est de Pennsylvanie mène une enquête contre cinq Sino-Américains accusés d'espionnage économique. Selon le mécanisme mis au jour par la justice américaine, Yu Xue, une scientifique de renommée internationale, et Lucy Xi ont profité de leur position au sein du centre de recherche de GSK à Uppon Merion (Penn).

Les deux chercheuses livraient les résultats de projets menés par GSK. Ces secrets étaient transmis à Renopharm Inc., un groupe établi au Delaware, avec des filiales à Nankin et Shanghai.

Fondée par Yu Xue, sa soeur jumelle Tian Xue et deux autres complices, la société avait pour but d'exploiter les découvertes du géant de la pharma afin de développer des traitements anticancéreux. Les soeurs Xue et Lucy Xu ont plaidé coupables des charges retenues contre elles.

L'arrêt de la Cour des plaintes du TPF n'est pas définitif et peut être attaqué devant le Tribunal fédéral. (décision RP.2019.25 dans la cause RH.2019.11 du 19 juin 2019)

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