Etudiante strasbourgeoise tuée Etudiante strasbourgeoise tuée: l'accusé conteste la préméditation

ATS

21.10.2021 - 16:53

L'accusé, qui a reconnu avoir tué en 2018 une étudiante strasbourgeoise, a décidé de se pourvoir en cassation contre son renvoi aux assises pour «assassinat». Il conteste la préméditation, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat.

L'étudiante avait été piégée en visitant un appartement.
L'étudiante avait été piégée en visitant un appartement.
ATS

«Mon client a formé un pourvoi en cassation contre l'arrêt de la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Colmar du 14 octobre dernier», a déclaré son avocat, Me Francis Metzger, confirmant une information de France 3. Il «est en complet désaccord avec la qualification des faits: on lui reproche d'avoir commis un homicide volontaire avec préméditation, mais il a expliqué qu'il n'a nullement prémédité» son geste, a complété l'avocat.

«Son acharnement procédural n'a d'égal que son acharnement meurtrier», a réagi Me Gérard Welzer, l'avocat de la famille de la victime. Cette dernière avait disparu le 7 septembre 2018, jour de ses 20 ans, alors qu'elle se rendait à Schiltigheim, au nord de Strasbourg, pour visiter un appartement.

Squelette incomplet

Auteur de la petite annonce immobilière, l'accusé, désormais âgé de 61 ans, avait été arrêté quelques jours plus tard, alors que des traces de sang volontairement effacées avaient été retrouvées dans son appartement, ainsi que l'ADN de l'étudiante sur une scie dans sa cave. Le squelette incomplet de la victime avait été retrouvé en forêt en octobre 2019.

Seul suspect dans cette affaire, le prévenu avait été mis en examen pour enlèvement, séquestration et assassinat, malgré ses dénégations répétées.

Ce n'est qu'en janvier dernier, quelques semaines après la clôture de l'instruction, que l'accusé a cessé de nier sa responsabilité et avoué le meurtre, au cours d'une ultime audition qu'il avait lui-même sollicitée devant la juge d'instruction, après que ses avocats eurent menacé de le lâcher.

Il avait alors affirmé, selon les mots d'un de ses avocats, «être entré dans une phase de rage» alors que la jeune femme repoussait ses avances. A l'issue de l'instruction, il avait été renvoyé devant les assises «pour assassinat en récidive criminelle». Les charges d'enlèvement et séquestration n'avaient pas été retenues, conformément aux réquisitions du parquet.

Déjà condamné

Qu'il soit jugé pour meurtre en récidive ou pour assassinat, l'accusé encourt la réclusion à perpétuité. Il avait déjà été condamné en 2001 par les assises du Doubs à 15 ans de réclusion pour des viols commis en 1995 et 1996, une peine confirmée en appel en 2003.

Par ailleurs, plus de 30 ans après la disparition inexpliquée d'une représentante de commerce de 23 ans en septembre 1987, le parquet de Strasbourg a rouvert le dossier en février 2020 avec en ligne de mire toujours le même accusé, acquitté faute de preuves en 2001 par la cour d'assises du Bas-Rhin dans cette vieille affaire.