Favori!Eurovision: Nemo pourrait offrir une troisième victoire à la Suisse
brbu, ats
3.5.2024 - 09:07
Le 68e concours Eurovision de la chanson se déroule la semaine prochaine à Malmö, en Suède. La Suisse est l'un des favoris grâce au chanteur biennois Nemo et à son titre «The Code». Mais derrière les paillettes, les tensions politiques font planer une ombre sur l'événement.
Keystone-SDA, brbu, ats
03.05.2024, 09:07
03.05.2024, 09:33
ATS
Depuis des semaines, «The Code» figure en tête des noms évoqués par les parieurs, qui y voient un potentiel vainqueur. Avec ce titre qu'il a composé, l'artiste non binaire évoque le fait de ne se sentir ni homme ni femme et le chemin parcouru pour trouver son identité. Musicalement, la chanson écrite en anglais est aussi très variée avec des éléments de rap, de drum and bass et d'opéra.
Parmi les autres favoris figure la chanson croate, «Rim Tim Tagi Dim» de Baby Lasagna. Ce titre raconte le destin des jeunes Croates qui quittent leur pays en masse en quête d'une vie meilleure. Vient ensuite le Néerlandais Joost Klein et «Europapa», qui parle d'Europe.
Au total, 37 pays font le déplacement en Suède. Une première demi-finale est organisée mardi. La seconde, avec Nemo, aura lieu jeudi, avant la finale le samedi 11 mai.
Irlande et Suède en tête
S'il devait s'imposer dans la patrie d'Abba, Nemo apporterait à la Suisse une troisième victoire à l'Eurovision, après celles de l'Argovienne Lys Assia dans le premier concours en 1956 à Lugano et de la Québécoise Céline Dion en 1988.
Actuellement, la Suisse figure au cinquième rang des pays comptant le plus de victoires au concours, à égalité avec l'Allemagne, l'Autriche et l'Espagne. Un troisième titre l'amènerait au niveau de l'Italie, du Danemark, de la Norvège et de l'Ukraine.
L'Irlande et la Suède dominent le classement, avec sept victoires chacune. Le pays scandinave s'était imposée l'an dernier grâce à «Tatoo» de la chanteuse Loreen – une artiste qui s'était déjà imposée en 2012.
Tensions géopolitiques
Le concours, qui se veut apolitique, est rattrapé par l'actualité mondiale. Son organisatrice, l'Union européenne de radiodiffusion (UER), interdit tout texte, discours ou geste politique et n'avait pas validé la première chanson présentée par Israël, «Pluie d'octobre», largement perçue comme une référence aux victimes de l'attaque menée le 7 octobre par le Hamas palestinien en Israël.
Son interprète, Eden Golan, avait fait l'objet de menaces sur les réseaux sociaux, y compris de menaces de mort. L'UER avait dû publier un communiqué dénonçant, sans citer de noms, les «campagnes ciblées» à l'encontre des participants.
Plusieurs manifestations – y compris en faveur d'Israël – sont annoncées à Malmö durant le concours. En outre, le programme entourant le concours a enregistré plusieurs annulations en raison notamment de la participation de l'Etat hébreu.
Et en Irlande, plus de 400 artistes ont exhorté la semaine passée le candidat de l'île, Bambie Thug, à être du «bon côté de l'histoire» en boycottant le concours. «En participant à l'Eurovision, vous serez au côté de l'oppresseur», ont-ils accusé.
Forte présence policière
Dans ce contexte tendu, les organisateurs suédois ont annoncé des mesures de sécurité «visibles», avec des contrôles renforcés et la présence de policiers lourdement armés et de renforts venus du Danemark et de Norvège.
«Nous n'avons pas l'habitude d'en voir en Suède et à Malmö, mais nous sommes dans une situation où nous devons prendre des mesures de précaution et avoir à portée de main les outils dont nous pourrions avoir besoin en cas d'incident grave», avait expliqué à la mi-avril la cheffe de la police Petra Stenkulla.