«Cette histoire ne se reproduira plus», Femmes de ménage ligotées par un couple zurichois: procès terminé

gf, ats

18.9.2024 - 19:40

Le procès d'un couple accusé d'avoir exploité, ligoté et enfermé deux femmes de ménage s'est terminé mercredi devant la justice zurichoise. Le mari risque une peine de prison avec sursis partiel. Son cas pourrait aussi être entièrement revu. Son épouse évitera sans doute l'incarcération, mais risque l'expulsion.

La procureure a requis contre l'accusé une peine de trois ans de prison dont neuf ferme pour traite d'êtres humains et séquestrations. Le cas de l'épouse du séquestreur est différent, car elle rejette les accusations de complicité de séquestrations et la peine de dix mois de prison avec sursis requises contre elle (image symbolique).
La procureure a requis contre l'accusé une peine de trois ans de prison dont neuf ferme pour traite d'êtres humains et séquestrations. Le cas de l'épouse du séquestreur est différent, car elle rejette les accusations de complicité de séquestrations et la peine de dix mois de prison avec sursis requises contre elle (image symbolique).
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Keystone-SDA, gf, ats

Au deuxième et dernier jour du procès mené devant le Tribunal de district d'Andelfingen (ZH), le principal accusé a demandé pardon à ses victimes. «Je n'ai pas suffisamment tenu compte du ressenti des deux femmes», a-t-il déclaré mercredi.

Entre juillet 2018 et juillet 2019, le Suisse a fait venir en Suisse une Philippine de 22 ans, puis une Brésilienne de 30 ans comme femmes de ménage dans la maison du couple dans le Weinland zurichois, en leur promettant une formation et un permis de séjour. En réalité, il les exploitait, les enfermait et les ligotait dans un cagibi de deux mètres carrés pendant leur temps «libre».

La première femme de ménage s'est enfuie après dix mois, puis a porté plainte. La seconde, arrivée fin juin 2019, a été libérée par la police à la mi-juillet, grâce à la plainte déposée par la première victime.

Risque de récidive

«Cette histoire ne se reproduira plus», a déclaré le principal prévenu. Au cours de la thérapie qu'il a entamée après son arrestation, le Suisse âgé de 46 ans a appris comment vivre son désir de domination de manière légale, a-t-il souligné.

Selon une expertise psychiatrique, le prévenu présente un trouble de la personnalité narcissique. Son risque de récidive est considéré comme «élevé».

Renvoi au Ministère public pas exclu

La procureure a requis contre lui une peine de trois ans de prison dont neuf ferme pour traite d'êtres humains et séquestrations. L'accusé a déjà purgé cinq mois et a versé 16'000 francs de réparation pour tort moral à ses deux victimes.

Il admet les faits et accepte la peine requise. Son cas a donc été traité en procédure accélérée. Il a toutefois qualifiée d'"exagéré» le tableau dressé par le procureur. Dans son jugement qu'il doit rendre jeudi de la semaine prochaine, le tribunal peut soit prononcer le verdict convenu entre l'accusation et la défense, soit rejeter cet accord et exiger que le Ministère public revoie sa copie.

Acquittement demandé pour l'épouse

Le cas de l'épouse du séquestreur est différent, car elle rejette les accusations de complicité de séquestrations et la peine de dix mois de prison avec sursis requises contre elle.

Manipulée, «elle a fait ce que son mari lui disait de faire», a soutenu le défenseur de la femme de nationalité philippine, âgée de 32 ans, en exigeant son acquittement. La co-accusée n'avait pas un rôle de «geôlière», a-t-il souligné.

L'accusation réclame contre elle une peine de dix mois de prison avec sursis pour complicité de séquestrations. Elle exige aussi son expulsion du territoire suisse pendant cinq ans.