France Un père de famille arrêté après un quintuple homicide

ATS

26.12.2023 - 12:20

Un père de famille de 33 ans, soupçonné d'avoir tué lundi soir sa femme et leurs quatre enfants à leur domicile de Meaux en Seine-et-Marne «dans une scène de crime d'une très grande violence», a été interpellé mardi à Sevran (Seine-Saint-Denis). Il souffre de troubles psychiatriques, a déclaré le procureur de la République de Meaux.

Le jour de Noël, vers 21H00, les cadavres de cinq personnes avaient été découverts dans un appartement situé à Meaux. 
Le jour de Noël, vers 21H00, les cadavres de cinq personnes avaient été découverts dans un appartement situé à Meaux. 
KEYSTONE

Le jour de Noël, vers 21h00, les forces de l'ordre sont intervenues au domicile de cette famille, situé au rez-de-chaussée d'un immeuble d'habitation, alertés par des proches des victimes, a relaté mardi matin le procureur, Jean-Baptiste Bladier, lors d'une conférence de presse au tribunal judiciaire.

Des traces de sang étaient visibles sur le palier. A l'intérieur, sur la «scène de crime, d'une très grande violence», cinq cadavres étaient découverts: celui de la mère de famille âgée de 35 ans, et celui de quatre jeunes enfants, une fillette de 10 ans, une seconde de sept ans, un garçon de quatre ans et un nourrisson de neuf mois, a expliqué M. Bladier.

«La maman et les deux fillettes avaient été victimes d'un très grand nombre de coups de couteaux» impossible à compter, a précisé le procureur. Aucune trace apparente de plaie n'a été retrouvée sur les garçons, pour lesquels l'hypothèse de l'étouffement ou de la noyade est envisagée. Les autopsies auront lieu mercredi à Paris.

Interpellé à Sevran (Seine-Saint-Denis) au domicile de son père, le mis en cause âgé de 33 ans, de nationalité française, a indiqué «savoir pourquoi il était en garde à vue, a évoqué son mal-être personnel et sa dépression», d'après le procureur.Depuis 2017, il est suivi pour troubles dépressifs et psychotiques. Des ordonnances portant prescription de tranquillisants ont été retrouvées au domicile.

Il est hospitalisé, sous le régime de la garde à vue, pour des blessures importantes à la main.

Coup de couteau en 2019

Les prémisses de l'enquête ont fait remonter des faits de violences antérieurs chez ce couple, qui se connaissait depuis le lycée et s'était marié en octobre 2023. Le casier judiciaire de l'homme est «dépourvu de tout antécédent», a souligné le procureur.

En novembre 2019, le père avait porté un coup de couteau à son épouse à l'omoplate, alors qu'elle était à un mois et demi de son accouchement. La victime, née en Haïti, avait refusé de porter plainte et n'avait pas souhaité l'assistance d'une association d'aide aux victimes de violences.

Une enquête avait été ouverte et le conjoint placé en garde à vue avant d'être hospitalisé en psychiatrie. Il avait affirmé n'avoir pas voulu faire de mal à son épouse qu'il aimait: le «coup de couteau est parti tout seul» a-t-il déclaré à l'époque, a rapporté le procureur.

La procédure avait été classée sans suite au motif d'état mental déficient, a précisé M. Bladier à la presse. Une expertise avait attesté de l'existence de l'abolition du discernement chez le mis en cause, suivi depuis 2017 pour troubles dépressifs et psychotiques.

Série d'infanticides

L'actualité récente a été marquée par deux triples infanticides perpétrés par des pères, toujours en région parisienne.

Fin novembre, un homme de 41 ans, déjà condamné pour des violences familiales, s'était rendu dans un commissariat pour avouer le meurtre de ses trois filles âgée de quatre à 11 ans à Alfortville. Un mois plus tôt, en octobre, un gendarme avait tué ses trois filles avant de se donner la mort, à son domicile de Vémars.

En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France: 118 femmes ont été tuées l'an dernier par leur conjoint ou leur ex-conjoint. Ces drames interviennent souvent dans un contexte de rupture.

Au total, 244.300 victimes de violences conjugales, en grande majorité des femmes, ont été recensées par les forces de l'ordre, une hausse de 15% par rapport à 2021, interprétée par les associations comme le signe d'une meilleure prise en compte de leur parole.