Le freerunner Simon joue les équilibristes sur les toits de Paris en plein confinement le 26 avril 2020
Le freerunner Simon s'éclate sur les toits de Paris en plein confinement le 26 avril 2020
Le freerunner Simon se déconfine en sautant de toit en toit le 26 avril 2020 à Paris
Le freerunner français Johan Tonnoir devant la fenêtre de son appartement le 28 avril 2020 à Paris
Freerunner, il joue à chat perché sur les toits de Paris confiné
Le freerunner Simon joue les équilibristes sur les toits de Paris en plein confinement le 26 avril 2020
Le freerunner Simon s'éclate sur les toits de Paris en plein confinement le 26 avril 2020
Le freerunner Simon se déconfine en sautant de toit en toit le 26 avril 2020 à Paris
Le freerunner français Johan Tonnoir devant la fenêtre de son appartement le 28 avril 2020 à Paris
Agile et subtil, Simon Nogueira déambule sur les toits de Paris. A l'heure du confinement, cet adepte du freerun continue de grimper pour se délecter d'un panorama exceptionnel sur une ville devenue éblouissante.
Bonnet noir sur la tête, chaussettes ornées de smiley souriants, attestation validée pour une escapade d'une heure, Simon Nogueira arrive sur son skateboard en toute décontraction devant la porte d'un immeuble haussmannien de huit étages.
Une porte-fenêtre au fond du couloir au dernier étage s'ouvre sur une échelle noire ancrée dans un mur menant sur le dessus de la bâtisse.
Silencieux, le pas feutré, il atteint en un rien de temps son aire de jeu. Face à lui, des toitures à perte de vue entre lesquelles se dressent les tours Eiffel et Montparnasse. Un peu plus loin, sur sa droite, le Sacré-Coeur semble veiller sur la ville.
«C'est un truc de fou sur les toits, je vois loin. D'ordinaire, il y a toujours cette pollution lumineuse, qui obstrue pas mal la vision. J'ai l'impression que la vision se dégage, il y a moins ce rideau opaque, qui peut occuper l'espace du panorama 360 parisien de temps à autre. J'ai même l'impression que je vois plus d'étoiles», se réjouit cet amoureux de Paris, qui sort sur les toits de jour comme de nuit pour pratiquer le Freerun.
- Flirter avec le vide -
Affilié au parkour, discipline urbaine créée par les Yamakasi dans les années 90, le Freerun est un art: celui de passer les obstacles avec son corps, entre sauts et figures acrobatiques, en flirtant avec le vide.
Un métier mais aussi un art de vivre pour Simon Nogueira, l'une des stars de la pratique, qu'on a pu voir avec les autres membres de la team French Freerun Family dans la vidéo promotionnelle du jeu vidéo Assassin's Creed.
«Je ne vais pas toujours forcément me balader extrêmement loin, c'est au gré des inspirations du moment, la lumière est pas mal, je me pose, adossé à du zinc, j'ai l'impression de vivre comme un chat, je ne planifie pas. Je ne le vis pas mal, le confinement», explique le Parisien, habitué à prendre un bol d'air en sortant de chez lui par la fenêtre de son appartement situé au 7e étage.
«Je me laisse guider par la beauté de ce que je trouve là, ici, alors je vais à droite, je trouve quelque chose de beau, il y a un grand rayon de soleil par là, j'y vais, puis d'un coup je trouve une façade qui est +escaladable+», raconte-t-il, assis sur de petites cheminées.
- «Un, deux, trois, soleil!» -
Au début du confinement, il a pu savourer comme jamais le silence. Maintenant, le bruit se fait grandissant, depuis les rues où les gens s'aventurent de plus en plus, tout comme sur les toits-terrasses, occupés par des confinés qui ne résistent pas à l'appel du soleil.
Non loin du freerunner, ils sont nombreux à s'être réunis pour faire la fête sur le toit plat d'un grand immeuble. «Allez! Allez! Allez! Feel the magic in the air! Levez les mains en l'air!«, hurlent-ils joyeusement avant de jouer à «un, deux, trois, soleil!«.
Venue d'en bas, une voix amplifiée par un mégaphone rappelle à l'ordre des passants: c'est une voiture de police qui arpente ce quartier très résidentiel du 19e arrondissement de Paris.
Simon Nogueira sourit. Il est temps de rentrer après s'être nourri de «l'énergie très particulière» qu'il trouve sur les toits. En attendant l'après-confinement pour pouvoir arpenter longuement le dessus de la ville, en quête de découvertes.
«Ce que j'ai envie de faire, c'est d'aller loin, de partir. D'autant plus parce que je suis confiné. J'ai hâte que l'on puisse de nouveau côtoyer des humains. J'ai envie de vivre et de partir».
Non loin de lui à vol d'oiseau, un autre freerunner également membre de la French Freerun Family patiente lui aussi en jouant les acrobates. Dans son salon. Johan Tonnoir, blessé, ne court pas les toits en ce moment. Il prend l'air perché sur le rebord de sa fenêtre.
Retour à la page d'accueil