Drame en Papouasie-Nouvelle-Guinée Glissement de terrain: plus de 2000 personnes ensevelies

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27.5.2024 - 08:21

Un vaste glissement de terrain survenu en Papouasie-Nouvelle-Guinée a enseveli plus de 2000 personnes, ont indiqué lundi les autorités du pays du Pacifique. Elles ont appelé la communauté internationale à fournir de l'aide.

Les habitants recherchent des victimes du glissement de terrain dans le village de Yambali.
Les habitants recherchent des victimes du glissement de terrain dans le village de Yambali.
ATS

27.5.2024 - 08:21

«Le glissement de terrain a enterré vivantes plus de 2000 personnes et a causé d'importantes destructions», a déclaré le centre national de gestion des catastrophes du pays au bureau de l'ONU dans la capitale Port Moresby, selon une copie d'une lettre obtenue par l'AFP.

Un village à flanc de colline de la province d'Enga, au centre de l'archipel, a été presque totalement anéanti lorsqu'un pan du mont Mungalo s'est effondré vendredi vers 0300 du matin (19h00 suisses jeudi), ensevelissant des dizaines de maisons et surprenant les habitants dans leur sommeil. Le nombre estimé des victimes avait déjà été relevé à 670 ce week-end.

Le glissement de terrain a causé «d'importantes destructions de bâtiments, de jardins vivriers et a eu un impact majeur sur l'économie du pays», indique le centre de gestion des catastrophes.

Appel à l'aide

«La situation reste instable car le glissement de terrain continue à se déplacer lentement, ce qui représente un danger permanent pour les équipes de secours et les survivants», avertissent les autorités dans leur courrier.

L'agence a appelé à l'aide la communauté internationale. L'ONU a invité les pays membres à une réunion d'aide d'urgence en ligne mardi matin, selon l'ambassade de France à Port Moresby.

Le président chinois Xi Jinping s'est déclaré «profondément peiné» et a offert l'aide de la Chine. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a aussi offert lundi son assistance. «Nous sommes prêts à aider le gouvernement à répondre aux besoins urgents en matière de santé», a indiqué son patron Tedros Adhanom Ghebreyesus sur X.

Le président américain Joe Biden et français Emmanuel Macron avaient aussi offert de l'aide après l'annonce de la catastrophe.

Course contre la montre

Serhan Aktoprak, responsable de l'agence de l'ONU pour les migrations basé à Port Moresby, a indiqué que les sauveteurs se livraient à «une course contre la montre» pour retrouver des survivants.

Les secours travaillent dans des conditions dangereuses, notamment en raison «des pierres (qui) continuent de tomber et de faire bouger le sol», et de l'écoulement d'eaux souterraines, a-t-il précisé. «Cela pourrait déclencher un nouveau glissement» de terrain, a averti le responsable de l'ONU, et représente un «grave risque» pour les sauveteurs et les habitants.

Les habitants des villages voisins aident à déterrer les corps en utilisant des bêches et des outils agricoles dans la coulée de boue qui a emporté roches et arbres, atteignant une profondeur estimée à huit mètres.

Situé sur le flanc du Mungalo, une montagne recouverte de forêt dense, le village abritait une population de passage qui pouvait atteindre plus de 4000 personnes. Il faisait office de comptoir pour les mineurs cherchant de l'or dans les hautes terres.

Il est cependant difficile d'estimer le nombre précis de victimes car de nombreuses personnes fuyant les violences tribales se sont installées dans la région au cours des dernières années, a déclaré Nicholas Booth, un responsable du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Violences tribales

Des violences tribales qui ont éclaté le long de la seule voie d'accès compliquent encore les opérations de secours, a fait savoir M. Aktoprak. Elles ne sont toutefois pas «liées au glissement de terrain», a-t-il précisé.

L'entreprise gérant la mine d'or voisine de Porgera à plus de 2000 mètres d'altitude, devrait fournir des excavateurs mécaniques pour aider les sauveteurs et dégager les routes.

Selon les habitants des environs, ce glissement a été déclenché par les fortes pluies qui se sont abattues sur la région ces dernières semaines.

Selon la Banque mondiale, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a l'un des climats les plus humides du monde, et de violentes précipitations frappent régulièrement ses régions humides, dans les hauts plateaux. En mars, au moins 23 personnes avaient perdu la vie dans un glissement de terrain dans une province voisine.

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