La police grecque a retrouvé un tableau cubiste de Picasso et une oeuvre de Mondrian qui avaient été volés en 2012 à la Pinacothèque nationale d'Athènes. Un suspect a été arrêté, ont annoncé lundi soir les autorités.
L'huile de Pablo Picasso, une «Tête de femme» de 56 sur 40 cm datant de 1939, avait été offerte dix ans plus tard par l'artiste à la Grèce en hommage à sa résistance anti-nazie.
Le tableau, qui porte au dos la mention manuscrite en français «Pour le peuple grec hommage de Picasso», a été retrouvé dans la région rurale de Ketarea, à environ 45 km au Sud-Est d'Athènes, a rapporté l'agence de presse grecque ANA.
Le «Moulin» de Piet Mondrian, datant de 1905, a également été retrouvé, ajoute l'agence. Selon le ministère de la Culture, des détails seront fournis mardi sur cette affaire.
Sécurité défectueuse
En janvier 2012, les deux tableaux ainsi qu'un dessin sur papier de l'artiste italien Guglielmo Caccia dit Il Moncalvo (1568-1625), représentant l'extase d'un saint, avaient été dérobés dans la galerie nationale, exploitant la surveillance insuffisante du bâtiment situé en plein centre d'Athènes.
L'intrusion, durant laquelle deux hommes sont suspectés d'avoir retiré les oeuvres de leurs cadres, a duré environ sept minutes à peine.
Un rapport établi par les autorités avait par la suite déterminé que la sécurité de la pinacothèque n'avait pas été rénovée depuis 2000. Plusieurs zones du musée étaient hors de portée des caméras de sécurité et les alarmes étaient défectueuses.
Vigilance du gardien trompée
La nuit du vol, les malfaiteurs avaient joué avec une porte qu'ils avaient déverrouillé pour déclencher à plusieurs reprises l'alarme sans entrer dans le bâtiment, trompant ainsi la vigilance du gardien, avant d'entrer dans les locaux à l'aube pour dérober les oeuvres. Le gardien a expliqué à la police avoir pris en chasse un voleur qui a abandonné dans sa fuite une autre oeuvre de Mondrian subtilisée.
Ce cambriolage, commis en pleine crise économique du pays marquée par de nombreux licenciements y compris chez les gardiens de musées, avait été suivi en février 2012 par un audacieux vol d'antiquités dans le musée d'Olympie.
Des dizaines d'objets, vieux de plus de trois mille ans, avaient alors été dérobés par deux voleurs armés et encagoulés. Les objets avaient été retrouvés en novembre 2012 après l'arrestation d'un homme qui avait tenté de vendre un anneau en or vieux de 3300 ans à un policier habillé en civil. Un an plus tard, sept hommes avaient été condamnés à des peines de prison allant jusqu'à sept ans de détention.