En procès à LondresGreta Thunberg appelle à combattre «le vrai ennemi» du climat
ATS
1.2.2024 - 22:37
Greta Thunberg a appelé jeudi à ne pas se tromper «d'ennemi» à l'issue du premier jour de son procès à Londres. La militante écologiste y est jugée pour trouble à l'ordre public lors d'une manifestation en octobre dernier visant l'industrie des hydrocarbures.
Keystone-SDA
01.02.2024, 22:37
ATS
«Même si c'est nous qui nous tenons ici, (...) des militants de l'environnement et des droits humains partout dans le monde sont poursuivis (...) pour avoir agi en conformité avec la science. Nous devons nous souvenir de qui est le vrai ennemi», a déclaré la Suédoise de 21 ans à la presse en quittant la Westminster Magistrates Court où son procès doit s'achever vendredi.
Au total, 26 militants avaient été arrêtés pour avoir perturbé l'accès à l'Energy Intelligence Forum, une conférence qui réunissait les principales compagnies pétrolières et gazières dans un hôtel de luxe de la capitale britannique le 17 octobre 2023.
Ce jour-là, les militants avaient accueilli les participants par des «honte à vous». «Derrière ces portes closes (...) des politiciens sans carrure concluent des accords et des compromis avec les lobbyistes du secteur destructeur des combustibles fossiles», avait lancé Greta Thunberg à la presse, avant d'être embarquée dans un fourgon de police.
Risque d'amende de 3000 euros
La jeune militante est poursuivie pour ne pas s'être pliée à l'injonction de la police londonienne de ne pas bloquer l'accès à l'hôtel où se déroulait ce rassemblement.
Libérée sous contrôle judiciaire, elle avait dès le lendemain pris part à une nouvelle manifestation devant l'hôtel cinq étoiles, avec des centaines d'autres personnes.
Elle avait plaidé non coupable en novembre d'infraction à l'ordre public, lors d'une première audience, comme les quatre autres militants qui comparaissent avec elle. Elle risque une amende maximale de 2500 livres, soit près de 3000 euros.
Vêtue d'un t-shirt gris foncé et d'un pantalon noir, les cheveux attachés en queue de cheval, Greta Thunberg ne doit témoigner que vendredi.
Jeudi durant l'audience, elle est apparue calme, souriant à des militants assis dans la partie de la salle réservée au public. Elle n'a pu cacher un sourire moqueur lorsque le représentant de l'accusation, Luke Staton, a expliqué dans son propos liminaire que les cinq accusés avaient manifesté au premier jour d'une réunion à Londres où des acteurs importants du secteur pétrolier et gazier devaient «discuter et débattre» sur le moyen de développer «des solutions durables» pour l'énergie.
La militante a ensuite passé la plus grande partie de l'audience à dessiner sur un petit carnet.
«Pas un crime»
L'essentiel des débats jeudi ont tourné autour des consignes données aux accusés par les policiers qui les ont arrêtés, et dont plusieurs sont venus témoigner.
Dans une vidéo montrée à l'audience, on a vu Greta Thunberg répondre «non» à un policier qui lui demande si elle veut partir, puis «oui» quand il lui explique qu'elle va être arrêtée si elle refuse de quitter les lieux.
Une poignée de militants écologistes étaient présents à l'ouverture du procès devant le tribunal pour soutenir la figure mondiale de la lutte contre le réchauffement climatique.
«Quand le monde que nous connaissons est attaqué, que faisons-nous? Nous devons nous battre», ont-ils lancé, tenant une banderole jaune sur laquelle était écrit: «le combat climatique n'est pas un crime».