Souffrances inutilesHapper un animal sauvage sans le signaler est trop rarement puni
fn, ats
23.11.2022 - 12:51
Un animal sauvage happé sur la route doit être signalé immédiatement à la police ou au garde-chasse pour abréger ses souffrances. Les automobilistes impliqués qui manquent à ce devoir commettent une infraction. Pourtant, ils s'en sortent trop souvent avec une peine clémente ou sans aucune sanction, déplore la Fondation pour l'animal dans le droit.
Keystone-SDA, fn, ats
23.11.2022, 12:51
ATS
Chaque année, des milliers d'animaux sauvages meurent sur les routes suisses, indique mercredi aux médias la fondation dans son analyse annuelle de la poursuite pénale de la maltraitance animale. Au bilan de l'an dernier, 8000 chevreuils, 6000 renards et 3000 blaireaux ont péri de cette manière. La plupart d'entre eux ont été happés dans l'obscurité de l'automne et de l'hiver.
Parfois démasqués ou revenus à la raison
De nombreux conducteurs ne signalent toutefois pas aux autorités les animaux qu'ils viennent de percuter, estime la Fondation pour l'animal dans le droit. Ces derniers périssent dans d'atroces et longues souffrances inutiles.
De tels manquements sont répréhensibles sur le plan pénal. Ils violent le code de la route et le droit pénal sur la protection des animaux. Parfois, les automobilistes concernés contactent la police au lendemain de l'accident ou sont finalement identifiés en raison des dommages causés à leur voiture.
Moins de 50 poursuites, des milliers de cas
Cependant, les conséquences pénales qu'ils encourent sont minimes. La justice suisse n'a rendu que 47 jugements en la matière en 2021.
L'analyse démontre en outre que les autorités pénales n'évaluent souvent pas ce type de cas correctement. De nombreux automobilistes poursuivis n'écopent que de sanctions faibles ou ne sont même pas punis.
Minimisation
Trop souvent, les autorités concernées considèrent ces infractions comme un «délit commis par négligence», dénonce Christine Künzli, membre de la direction de la Fondation pour l'animal dans le droit. «Pourtant, les conducteurs qui percutent un chevreuil s'en rendent bien compte!»
La présomption de négligence n'a donc aucun sens lorsque ces derniers ne signalent pas l'accident, souligne Mme Künzli. «Cela entraîne même une minimisation des accidents dont sont victimes les animaux sauvages.» La fondation appelle donc les autorités judiciaires à porter un regard plus attentif sur ces cas et à les sanctionner plus sévèrement.