France voisine Homme tué par un gendarme: la légitime défense est contestée

La famille d'un homme tué le 5 juillet par un gendarme à Bossey, en Haute-Savoie (F), a porté plainte pour homicide volontaire. Elle conteste la thèse de la légitime défense soutenue par le parquet, selon son avocat.

Keystone-SDA

13.07.2021, 15:51

13.07.2021, 15:55

ATS

Une société de sécurité avait signalé la présence suspecte d'un fourgon et de deux hommes sur un parking de Bossey, une commune frontalière de la Suisse. À l'arrivée des gendarmes, un des individus a pris la fuite en courant et est allé se cacher, avant d'être retrouvé quelques heures plus tard, a raconté la procureure de la République à Annecy, Véronique Denizot.

L'autre est monté dans le fourgon et a foncé sur le véhicule de gendarmerie, «contraignant les gendarmes à se plaquer contre et l'un d'eux à faire feu pour tenter de dévier la trajectoire du fourgon», a ajouté la magistrate. Neuf balles ont été tirées, dont une mortelle pour la victime âgée de 27 ans.

Plainte pour homicide volontaire

La famille de la victime a déposé plainte avec constitution de partie civile pour homicide volontaire. Le défunt «n'était pas armé, n'allait en aucun cas dans la direction des gendarmes», il n'exerçait aucune menace et «ne commettait aucun acte de violence à l'encontre des gendarmes, en ce qu'il quittait simplement le parking au volant de son véhicule», considèrent les plaignants.

Cet acte «ne saurait nullement être considéré comme absolument nécessaire et en tout état de cause comme proportionné», estiment-ils. Ils écartent ainsi l'argument de la légitime défense.

Informations judiciaires

Deux informations judiciaires ont été ouvertes. L'une porte sur des faits présumés de vol de motos, d'association de malfaiteurs, de refus d'obtempérer et de tentative d'homicide sur les gendarmes. L'autre porte sur les coups de feu et la mort de la victime.

L'homme qui a pris la fuite à pied à l'arrivée des gendarmes a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de la première procédure, mais seulement pour vol et association de malfaiteurs, a indiqué le parquet. Le second gendarme a été placé sous le statut de témoin assisté dans l'autre enquête.