Argentine Huit jeunes rugbymen en procès pour un passage à tabac mortel

ATS

2.1.2023 - 23:34

Huit jeunes joueurs de rugby argentins sont depuis lundi jugés pour le passage à tabac mortel, il y a trois ans, d'un jeune de 18 ans au sortir d'une boîte de nuit. Ce meurtre avait profondément ému le pays.

Un mois après la mort du jeune homme de 18 ans, des manifestants s'étaient réunis devant le Congrès pour demander justice. (archives)
Un mois après la mort du jeune homme de 18 ans, des manifestants s'étaient réunis devant le Congrès pour demander justice. (archives)
KEYSTONE

Les accusés, âgés aujourd'hui de 21 à 23 ans et en détention préventive depuis, ont comparu devant un tribunal de Dolores, à 200 km au sud de Buenos Aires, où ils encourent la prison à vie. Le 18 janvier 2020 au petit matin, une dispute avait éclaté entre deux groupes à l'intérieur d'une boîte de nuit de Villa Gesell (370 km de Buenos Aires), une station balnéaire prisée des jeunes, en pleines vacances d'été.

Les videurs avaient expulsé les protagonistes. Puis, selon l'accusation, un groupe, joueurs d'un petit club provincial de Zarate, à 450 km de là, avait agressé le jeune Fernando Baez, le déséquilibrant par un coup asséné par derrière, avant de le rouer de coups au sol. Des images avaient été saisies par des caméras de vidéosurveillance, et le portable d'un accusé.

Ils ont «continué de frapper alors qu'il était pratiquement inconscient, causant des lésions qui ont entraîné la mort», a décrit le procureur Juan Manuel Dávila, cité par l'agence officielle Telam. «Ils ont pris la décision de tuer et ont tué», a résumé l'avocat de la famille, Fernando Burlando.

Manifestations

Quelque 150 témoins sont prévus au procès, qui devrait s'étirer sur 22 jours d'audience, selon le calendrier initial. Le meurtre avait profondément ému à l'époque en Argentine, entraînant des manifestations dans plusieurs villes, dont Villa Gesell et la capitale Buenos Aires.

Le drame avait de surcroît une teinte de discrimination, dans un pays aux inégalités sociales marquées, et où le rugby été traditionnellement associé aux classes aisées: les agresseurs selon des témoins avaient proféré des insultes à caractère racial à leur victime tout en le rouant de coups.

Cette circonstance aggravante n'a toutefois pas été retenue à ce stade dans le chef «d'homicide aggravé par l'effet de surprise et l'aide préméditée de deux personnes ou plus». Des coups et blessures sur des amis de la victime ont par contre été retenus.