La Chine a défendu lundi sa décision de refuser l'entrée sur le sol hongkongais au directeur de Human Rights Watch (HRW). Pékin estime que l'organisation de défense des droits de l'Homme a encouragé les manifestants et qu'elle doit «en payer le prix».
Hong Kong, ville semi-autonome du sud du pays, est secouée depuis juin par des manifestations pro-démocratie et anti-Pékin, qui dégénèrent parfois en affrontements violents.
Kenneth Roth, le directeur de HRW, avait annoncé dimanche que les autorités hongkongaises lui avaient interdit l'entrée sur le territoire, où il devait présenter le rapport annuel de l'organisation non-gouvernementale (ONG) basée à New York.
«J'avais espéré pouvoir mettre en lumière les attaques de plus en plus fortes menées par Pékin contre les efforts internationaux pour soutenir les droits de l'Homme», a-t-il indiqué. «Ce refus de me laisser entrer à Hong Kong en est une illustration éclatante».
«C'est le droit souverain de la Chine d'autoriser ou pas l'entrée d'une personne sur son territoire», a déclaré lundi lors d'un point presse régulier Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
«Huile sur le feu»
Pékin accuse régulièrement des entités et des pays étrangers, notamment les Etats-Unis, de jeter de l'huile sur le feu à Hong Kong en soutenant publiquement les manifestants ou en recevant des figures du mouvement.
«D'innombrables faits et preuves démontrent que cette ONG, par divers moyens, soutient des individus coupables d'actions anti-Chine et semant le désordre à Hong Kong», a souligné M. Geng.
«Elle porte une lourde responsabilité dans la situation chaotique où se trouve Hong Kong aujourd'hui. Ce type d'organisations méritent d'être sanctionnées. Elle doivent en payer le prix.»
Sanctions annoncées
La Chine avait annoncé début décembre des sanctions – sans en préciser la nature – contre les ONG américaines, dont HRW, en représailles après le vote par le Congrès américain d'une loi soutenant les manifestants hongkongais.
Ex-colonie britannique, Hong Kong traverse sa crise la plus grave depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
Les manifestations sont nées du rejet d'un projet de loi, désormais abandonné, qui visait à autoriser les extraditions vers la Chine continentale.
Mais les contestataires ont élargi leurs revendications: ils veulent désormais obtenir le suffrage universel direct et dénoncent la mainmise qu'ils jugent grandissante de Pékin sur le territoire.
Plusieurs universitaires, chercheurs, hommes politiques et journalistes critiques envers la Chine ont été interdits d'accès à Hong Kong ces dernières années.
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