Faits divers Insolites d'une Amérique en campagne: si Dieu le veut, Tesla et gâteau gâché

AFP

10.10.2020 - 09:21

Donald Trump et Joe Biden lors de leur débat à Cleveland le 29 septembre à Cleveland
Donald Trump et Joe Biden lors de leur débat à Cleveland le 29 septembre à Cleveland
Source: POOL/AFP/Archives

La campagne électorale américaine a été bouleversée par l'annonce choc que le président Donald Trump était atteint du coronavirus. Elle continue malgré tout, cahin-caha, et bien que l'actualité ne soit pas des plus joyeuses, voici quelques insolites ayant marqué la semaine politique aux Etats-Unis.

- Biden arabisant -

Une expression a mis de nombreux internautes en ébullition – parmi ceux qui l'ont comprise, le mot n'étant pas courant aux Etats-Unis.

Pendant le débat présidentiel mardi, alors que Donald Trump et Joe Biden s'écharpaient sur scène dans l'Ohio, le démocrate a lâché un «inchallah» («si Dieu le veut», en arabe) ironique à l'attention de son rival.

Interrogé de manière insistante sur ses impôts, le président venait de dire «vous les verrez» à propos des feuilles d'impôts qu'il persiste à refuser de rendre publiques.

Goguenard, M. Biden lui lance alors un «Quand? Inchallah?«.

Aussitôt, une partie de Twitter s'enflamme: incrédules, certains internautes se demandent s'ils ont bien entendu (une journaliste de la radio publique posera même la question à l'équipe de campagne du démocrate, qui confirmera), d'autres se réjouissent et analysent (est-ce un appel du pied aux communautés musulmane et arabe?), d'autres encore le critiquent (sacrilège!).

Certains s'amusent par ailleurs: Joe Biden a-t-il correctement utilisé l'expression? Des internautes assurent bien reconnaître là la méthode de leurs parents, qui disent «inchallah» quand ils veulent dire jamais; d'autres affirment que sa phrase fut maladroite.

Nous laisserons aux lecteurs arabophones le soin d'en juger.

- Voitures à la clé -

Un seul homme, 100.000 nouveaux votants.

A quelques semaines de la présidentielle, le jeune influenceur David Dobrik (presque 23 millions d'abonnés sur TikTok, 18,4 millions sur YouTube, 5,5 millions sur Twitter) a annoncé que cinq voitures Tesla – prix unitaire: plus de 30.000 dollars – seraient mises en jeu «pour ceux qui sont prêts à voter», en renvoyant vers la page de l'organisation pro-démocratie HeadCount.

Pour participer au concours, les internautes devaient vérifier si ils étaient inscrits sur les listes électorales, et la page facilitait l'inscription pour ceux qui ne l'étaient pas.

Résultat: «en 24 heures, plus de 100.000 Américains se sont inscrits pour voter par le biais de notre concours Tesla, emmené par le créateur YouTube David Dobrik», s'est félicitée HeadCount.

Une prouesse d'autant plus notable que le jeune homme lui-même ne peut pas voter aux Etats-Unis: c'est en effet un «Dreamer», arrivé enfant de Slovaquie, et il n'a pas la nationalité américaine.

- Gâteau, mon beau gâteau -

Au lendemain du premier débat entre les deux septuagénaires candidats à la Maison Blanche, un même sentiment était largement partagé (sauf par l'actuel président: M. Trump assure en être sorti vainqueur): l'abattement.

Le modérateur, Chris Wallace, pourtant présentateur chevronné de Fox News, a dit sa déception et même son «désespoir» face à la manière dont s'est déroulé le duel: chaotique, il a plus été une foire d'empoigne pendant laquelle les participants s'insultaient et se coupaient la parole en permanence qu'un lieu d'échange sur des sujets de fond.

«J'espérais vraiment aboutir au genre de débat dont, je pense, l'Amérique avait envie, avec des échanges sérieux», a-t-il expliqué.

«J'avais préparé ce magnifique, délicieux gâteau et ensuite franchement, le président est venu le réduire en bouillie», a-t-il regretté.

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