FranceL'ex-compagne de Julien Bayou porte plainte pour «harcèlement moral»
ATS
6.3.2024 - 21:51
L'ex-leader du parti français Europe Ecologie-Les Verts (devenu Les Ecologistes), Julien Bayou, est visé par une plainte pour harcèlement moral et abus de faiblesse de son ex-conjointe, Anaïs Leleux. Cette dernière a affirmé mercredi vouloir faire de cette séquence «le procès féministe du siècle».
Keystone-SDA
06.03.2024, 21:51
ATS
La plainte visant le député a été enregistrée mardi et est «actuellement à l'analyse», a indiqué mercredi le parquet de Paris, joint par l'AFP et confirmant une information du site Les Jours.
«Les faits dont elle témoigne sont extrêmement graves et nous les prenons très au sérieux. Écouter la parole des femmes victimes, l'encourager et agir en conséquence, est de notre responsabilité», a réagi le parti écologiste.
Contacté, Julien Bayou, qui avait dû quitter la tête de son parti à cause des premières révélations en septembre 2022, ne s'est pas immédiatement exprimé.
«Violences psychologiques»
A l'époque, il avait dénoncé par la voix de son avocate «une instrumentalisation du combat» contre les violences faites aux femmes «à des fins politiques», à l'approche du congrès de son parti. Anaïs Leleux, militante féministe, a expliqué aux Jours reprocher «des violences psychologiques» à son ex-compagnon, qui lui a «fait croire» qu'elle était «folle».
«Je ne sortais plus de la maison parce que j'avais peur de faire peur, de faire du mal. Jusqu'au jour où j'ai vu une psychologue qui m'a demandé: 'Mais qui vous dit que vous êtes folle?' Et quand je lui ai donné le nom de Julien Bayou, elle s'est liquéfiée et a fini par me dire qu'elle connaissait d'autres femmes qui avaient eu affaire à lui», affirme la plaignante.
Après leur rupture fin 2021, Anaïs Leleux relate deux tentatives de suicide, bouleversée par «des témoignages d'autres femmes» qu'elle reçoit sur les «comportements problématiques» de son ex-compagnon. La trentenaire l'accuse aussi d'abus de faiblesse.
«Mettre la vérité en lumière»
La militante a également porté plainte contre X «pour non-assistance à personne en danger», a-t-elle indiqué. Cette plainte «contre EELV» (l'acronyme de l'ancien nom du parti) est également à l'analyse, selon le parquet.
Elle veut que la justice entende «tous ceux qui ont contribué à (la) violenter psychologiquement pour le défendre»: «un certain nombre de militants et cadres du parti EELV», qui n'ont «pas réagi».
Lors d'une conférence de presse mercredi à Paris, elle a affirmé vouloir faire de cette séquence «le procès féministe du siècle». Le parti a précisé mercredi espérer que «la réponse judiciaire sera en mesure de mettre en lumière la vérité».