Inculpé pour tentative de meurtreL'assaillant de Salman Rushdie plaide «non coupable»
ATS
14.8.2022 - 05:17
L'homme qui a gravement blessé l'écrivain Salman Rushdie en le poignardant lors d'une conférence littéraire vendredi, a été présenté samedi soir à un juge de l'Etat de New York. Le jeune Américain d'origine libanaise a plaidé «non coupable» de «tentative de meurtre».
Keystone-SDA
14.08.2022, 05:17
14.08.2022, 09:00
ATS
Menacé de mort depuis une «fatwa» de l'Iran de 1989, un an après la publication des «Versets sataniques», Salman Rushdie, 75 ans, a été poignardé une dizaine de fois au cou et à l'abdomen.
Lors d'une audience de procédure au tribunal de Chautauqua, le suspect de 24 ans a comparu en tenue rayée de détenu, menotté et masqué. Il n'a pas dit un mot, d'après le New York Times. Les procureurs ont estimé que l'attaque de vendredi dans un centre culturel de Chautauqua était préméditée.
L'accusé, qui vit dans le New Jersey, a plaidé «non coupable» par la voix de son avocat et comparaîtra une nouvelle fois le 19 août.
Quelques mots prononcés
Samedi, les autorités et les proches de Salman Rushdie ont gardé le silence sur l'état de santé de l'écrivain britannique naturalisé américain. Il est hospitalisé sous assistance respiratoire dans un hôpital d'Erié, en Pennsylvanie. Son agent a cependant indiqué au journal qu'il avait prononcé quelques mots samedi soir.
La veille, il avait indiqué que «Salman allait probablement perdre un oeil; les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie».
L'attentat a provoqué une onde de choc, surtout dans les pays occidentaux. A l'instar d'autres dirigeants occidentaux, le président américain Joe Biden a condamné «une attaque brutale» et rendu hommage à M. Rushdie pour son «refus d'être intimidé et réduit au silence». L'attaque a au contraire été saluée en Iran et au Pakistan.
Salman Rushdie, né en 1947 en Inde, avait embrasé une partie du monde islamique avec la publication des «Versets sataniques», conduisant l'ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny à émettre en 1989 une fatwa demandant son assassinat.
Vivant à New York depuis 20 ans, Salman Rushdie avait repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l'irrévérence. La «fatwa» de l'Iran n'a de fait jamais été levée et beaucoup de ses traducteurs ont été blessés par des attaques, voire tués, comme le Japonais Hitoshi Igarashi, poignardé à mort en 1991.