D'après des experts L'assaillant de la vice-présidente argentine est un «narcissique»

ATS

13.11.2022 - 03:09

L'assaillant, arrêté après l'attentat manqué contre la vice-présidente argentine Cristina Kirchner, présente une personnalité «narcissique» et un discours «extravagant», selon un rapport d'expertise. C'est ce qu'a fait savoir samedi l'agence officielle Telam.

Cristina Kirchner a été attaquée au milieu d'une foule il y a deux mois.
Cristina Kirchner a été attaquée au milieu d'une foule il y a deux mois.
ATS

Keystone-SDA

Les experts considèrent que l'assaillant manifeste une personnalité «narcissique», des traits de «pédanterie et de vanité», et présente un discours «lourd, extravagant et fastidieux» lors duquel il s'est lui-même comparé à Nelson Mandela. «Le geste était simple. C'est plus simple que ce que l'on pense. Personne ne me l'avait dit (...) je suis tranquille maintenant», a déclaré l'assaillant aux experts, selon une source judiciaire citée par Telam.

Le 1er septembre, l'homme avait pointé son arme vers la tête de Mme Kirchner, à quelques mètres à peine, sans qu'aucun coup de feu ne parte, alors qu'elle signait des livres et se mêlait à des sympathisants venus l'attendre en bas de chez elle. Agé de 35 ans, il est accusé de «tentative d'homicide aggravé», tout comme sa compagne de 23 ans et un homme de 27 ans, considéré comme chef du gang.

L'assaillant a refusé d'être interrogé et s'est borné dans ses déclarations à nier la responsabilité de sa compagne dans l'attentat. Celle-ci, également soumise à une enquête de personnalité, s'est montrée moins coopérative, selon des sources. Le troisième détenu a refusé l'expertise sur les conseils de sa défense, ont précisé les sources.

«Je suis résignée»

Les déclarations faites par les accusés dans le cadre du rapport d'expertise ne revêtent pas la même importance que celles réalisées lors des interrogatoires, mais elles peuvent être utilisées lors du procès pour restituer la personnalité des accusés.

Mme Kirchner a annoncé jeudi avoir demandé la récusation de la magistrate enquêtant sur l'attentat, dénonçant sa réticence à explorer d'éventuels liens politiques de l'agresseur.

«La justice – je suis résignée – ne va pas enquêter sur quoi que ce soit. Ils veulent que je sois l'accusée, pas la victime», a déclaré la semaine dernière l'ancienne présidente (2007-2015), qui encourt une peine de 12 ans d'emprisonnement pour corruption présumée.