Etat de New York L'auteur Salman Rushdie s'est fait poignarder au cou sur scène

ATS

12.8.2022 - 17:46

L'auteur britannique Salman Rushdie a été poignardé au cou vendredi sur scène alors qu'il s'apprêtait à prendre la parole lors d'un événement dans l'ouest de l'Etat de New York. Il a été transporté à l'hôpital. L'agresseur a été arrêté.

Suite à son ouvrage controversé "Les versets sataniques", Salman Rushdie avait été la cible d'une fatwa de l'ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny en 1989 (archives).
Suite à son ouvrage controversé "Les versets sataniques", Salman Rushdie avait été la cible d'une fatwa de l'ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny en 1989 (archives).
ATS

Vers 11h00, un homme a couru sur la scène et attaqué Salman Rushdie ainsi que la personne qui l'interviewait. M. Rushdie souffrait d'une apparente blessure au cou après avoir été poignardé et a été héliporté dans un hôpital de la région, a indiqué la police de l'Etat de New York. Son état de santé est «inconnu», a-t-elle ajouté. L'autre personne a été légèrement blessée à la tête. La police a précisé que l'agresseur a immédiatement été arrêté et placé en détention.

Salman Rushdie, né en 1947 à Bombay en Inde, deux mois avant son indépendance de l'Empire britannique, essaie de ne pas être réduit au scandale provoqué par la publication des «Versets sataniques», qui avait embrasé le monde musulman et conduit en 1989 à une «fatwa» demandant son assassinat.

Symbole de la lutte contre l'obscurantisme

«Mon problème, c'est que les gens continuent de me percevoir sous l'unique prisme de la ‹fatwa›», avait dit il y a quelques années ce libre-penseur qui se veut écrivain, pas symbole.

Mais l'actualité – la montée en puissance de l'islam radical – n'a cessé de le ramener à ce qu'il a toujours été aux yeux de l'Occident: le symbole de la lutte contre l'obscurantisme religieux et pour la liberté d'expression. Déjà en 2005, il considérait que cette «fatwa» avait constitué un prélude aux attentats du 11 septembre 2001.

Contraint dès lors de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cache en cache, il se fait appeler Joseph Anton, en hommage à ses auteurs favoris, Joseph Conrad et Anton Tchekhov. Il doit affronter une immense solitude, accrue encore par la rupture avec sa femme, la romancière américaine Marianne Wiggins, à qui «Les versets...» sont dédiés.

Installé à New York depuis quelques années, Salman Rushdie – sourcils arqués, paupières lourdes, crâne dégarni, lunettes et barbe – avait repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l'irrévérence.