«Manipulateur» L'autre facette de Nicolas Zepeda devant les assises à Vesoul

ATS

11.12.2023 - 16:24

«J'ai vu une autre facette de lui»: un témoin a brossé lundi devant les assises de la Haute-Saône un portrait contrasté de Nicolas Zepeda, «gentil», «brillant» mais aussi «manipulateur» et capable d'importantes «fluctuations émotionnelles». Ce Chilien est accusé de l'assassinat dans son ancienne petite amie japonaise.

Le Chilien Nicolas Zepeda comparaît devant la cour d'assises de Vesoul pour l'assassinat de son ancienne petite amie dont le corps n'a jamais été retrouvé (archives).
Le Chilien Nicolas Zepeda comparaît devant la cour d'assises de Vesoul pour l'assassinat de son ancienne petite amie dont le corps n'a jamais été retrouvé (archives).
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«Nicolas était mon ami, je l'ai considéré comme un grand frère. Mais ma confiance est ébranlée. J'aimerais connaître la vérité», a lancé à la barre Megumi Sugisaki, étudiante en ingénierie. Silhouette menue, face à la barre, Mme Sugisaki s'exprime en japonais, ses propos sont traduits dans la foulée.

Dans son box, le Chilien, condamné à 28 ans de réclusion en première instance et rejugé depuis une semaine en appel pour l'assassinat de son ex-petite amie Narumi Kurosaki, écoute en silence. De temps à autre, il glisse des notes manuscrites à ses avocats ou se penche pour leur parler à l'oreille.

D'un ton posé, elle explique avoir passé un mois au Chili en 2015 chez Nicolas Zepeda pour se perfectionner en espagnol. «Il était attentionné, gentil et brillant», se souvient-elle. Avec le temps une autre facette se fait jour, celle d'un homme qui se décrit «comme nettement supérieur aux autres».

Point-clé de sa déposition: les demandes de traduction de phrases en japonais adressées par Nicolas Zepeda. Elles sont l'un des éléments mis en avant par l'accusation: les proches de Narumi ont en effet reçu plusieurs messages après la disparition de Narumi, le 5 décembre 2016 à Besançon, à partir des comptes de l'étudiante, usurpés selon les enquêteurs par M. Zepeda pour brouiller les pistes.

Dans son souvenir, pas très précis comme elle le reconnaît, ces demandes seraient intervenues en octobre, ce qui laisse planer une possible préméditation, deux mois avant les faits présumés. Le 15 décembre, Nicolas Zepeda, qui lui confie être séparé de Narumi, profère des «horreurs» sur son ex et lui demande d'effacer tous les échanges numériques relatifs à ces traductions.

«J'ai été utilisée. Moi qui croyais en lui et le considérais comme un ami, je souffre encore aujourd'hui d'avoir été utilisée juste pour son intérêt. C'est dur à avaler», confie l'étudiante. «La souffrance ou la colère d'avoir été manipulée a pu influencer son témoignage», glisse l'avocat de la défense.