France L'écrivain Matzneff convoqué par un tribunal

ATS

12.2.2020 - 16:52

L'éditrice Vanessa Springora, avec son livre «Le Consentement», est à l'origine de l'affaire Matzneff (archives).
L'éditrice Vanessa Springora, avec son livre «Le Consentement», est à l'origine de l'affaire Matzneff (archives).
Source: KEYSTONE/AP/CHRISTOPHE ENA

L'écrivain français Gabriel Matzneff sera jugé en septembre 2021 pour apologie de crime devant une chambre du tribunal correctionnel spécialisée dans les affaires de presse et de liberté d'expression. L'homme est également visé par une enquête pour viols sur mineurs.

L'écrivain a été cité à comparaître par l'association de prévention de la pédophilie l'Ange Bleu. Cette procédure permet à une victime de convoquer directement l'auteur présumé devant le tribunal, sans qu'une enquête préalable ne soit menée. C'est à la victime de collecter les preuves de culpabilité de l'auteur présumé des faits.

Dans sa citation à comparaître, l'association évoque trois articles parus entre la fin décembre et le début janvier dans les hebdomadaires l'Obs et L'Express, ainsi que dans le quotidien Le Parisien, et accuse l'écrivain d'avoir fait l'apologie d'actes pédophiles «et précisément de crime de viol aggravé» en évoquant la relation qu'il a eue avec Vanessa Springora.

Tourisme sexuel

Cette dernière, éditrice, a publié au début janvier un livre, «Le Consentement», dans lequel elle met en cause l'écrivain de 83 ans pour ses relations avec des mineurs. Cette publication sur leur relation dans les années 1980, alors qu'elle n'avait pas encore 14 ans, a entraîné l'ouverture par le parquet de Paris d'une enquête préliminaire pour «viols commis sur mineur» de moins de 15 ans.

L'attirance revendiquée de Gabriel Matzneff pour les «moins de 16 ans» et pour le tourisme sexuel avec de jeunes garçons en Asie, qu'il a racontée dans des livres, a pendant longtemps été tolérée dans le monde littéraire parisien.

Un appel à témoins pour retrouver d'autres victimes a été lancé mardi. Une perquisition était en cours mercredi dans les locaux des éditions Gallimard à Paris dans le cadre de cette enquête, a appris l'AFP de source proche du dossier, confirmant une information de Mediapart.

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