PhilippinesL'EI revendique un attentat à la bombe contre une église
ATS
3.12.2023 - 19:25
Au moins quatre personnes ont été tuées et une cinquantaine d'autres blessées dans un attentat à la bombe perpétré dimanche lors d'une messe catholique dans le sud des Philippines. L'attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).
Keystone-SDA
03.12.2023, 19:25
ATS
«Les soldats du califat ont fait détoner un engin explosif sur un grand rassemblement de chrétiens (...) dans la ville de Marawi», a affirmé le mouvement djihadiste dans un communiqué publié sur ses chaînes Telegram.
L'explosion s'est produite pendant une messe dans le gymnase de l'université d'Etat de Mindanao, à Marawi, la plus grande ville musulmane du pays, a déclaré le chef de la police régionale, Allan Nobleza. Le lieutenant général de la police Emmanuel Peralta a déclaré que quatre personnes avaient été tuées et une cinquantaine d'autres blessées dans l'explosion provoquée par un engin artisanal.
«Terroristes étrangers»
Dans un communiqué, le président philippin Ferdinand Marcos a fermement condamné ces «actes insensés et particulièrement odieux perpétrés par des terroristes étrangers». Le pape François a de son côté assuré être «proche des familles, des habitants de Mindanao, qui ont déjà tant souffert».
Le maire de Marawi, Majul Gandamra, a exhorté les membres des communautés musulmane et chrétienne à rester unis. «Notre ville est depuis longtemps un symbole de coexistence pacifique et d'harmonie, et nous ne permettrons pas que de tels actes de violence éclipsent notre engagement collectif en faveur de la paix et de l'unité», a déclaré M. Gandamra.
Insurrection islamiste
Le sud des Philippines est une région troublée par une insurrection islamiste. L'attentat est survenu après une frappe aérienne de l'armée philippine, vendredi, qui a tué 11 militants islamistes de l'organisation Dawlah Islamiya-Philippine à Mindanao.
Un chef d'état-major des forces armées philippines, Romeo Brawner, a affirmé que l'attentat pouvait avoir été mené en représailles à cette opération militaire contre les organisations islamistes Dawlah Islamiyah-Philippines, Abou Sayyaf et Maute, dans l'ouest de Mindanao. «C'est une perspective que nous étudions», a déclaré le général Brawner lors d'une conférence de presse.
En mai 2017, des centaines d'hommes armés étrangers et militants pro-EI Maute et Abou Sayyaf locaux pro-EI s'étaient emparés de Marawi. L'armée philippine a repris la ville en ruines après une bataille de cinq mois qui a coûté la vie à plus d'un millier de personnes.
Lanao del Sur et Maguindanao del Sur font partie de la région autonome Bangsamoro en Mindanao musulmane. Les attaques de militants contre des bus, des églises catholiques et des marchés publics sont caractéristiques des troubles qui secouent la région depuis des décennies.
En 2014, Manille a signé un pacte de paix avec le plus grand groupe rebelle du pays, le Front moro de libération nationale, mettant ainsi fin à leur sanglante insurrection armée. Mais il reste de petites bandes d'insurgés musulmans opposés à l'accord de paix, y compris des militants ayant fait allégeance à l'EI. Des rebelles communistes opèrent également dans la région.