Gestes déplacésL'enquête visant l'ex-archevêque de Strasbourg classée
ATS
16.1.2024 - 16:22
L'enquête pénale visant Mgr Jean-Pierre Grallet, ancien archevêque de Strasbourg qui avait reconnu des «gestes déplacés» envers une femme majeure dans les années 1980, a été classée, les faits étant prescrits, a-t-on appris mardi auprès de son avocat.
Keystone-SDA
16.01.2024, 16:22
16.01.2024, 16:35
ATS
Le parquet de Strasbourg a classé sans suite «en juin» le dossier, a indiqué à Me Vincent Clausse, confirmant une information des Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA). Le parquet de Strasbourg a estimé que les faits, survenus dans les années 80, étaient prescrits. Sollicité par l'AFP, celui-ci n'a pas réagi.
Archevêque de Strasbourg entre 2007 et 2017, Mgr Grallet, aujourd'hui âgé de 82 ans et qui vit retiré au sanctuaire de Bonne-Fontaine, en Moselle, «a pris acte» de cette décision, selon Me Clausse.
Outre la prescription, «je pense que les éléments du dossier auraient peut-être aussi pu justifier un classement pour un autre motif, notamment le fait que l'infraction invoquée ou reprochée à Mgr Grallet était loin d'être établie de mon point de vue», a encore estimé l'avocat.
Pardon
En novembre 2022, le prélat avait reconnu dans un communiqué avoir eu, «à la fin des années 1980 (...) des gestes déplacés envers une jeune femme majeure, comportement que je regrette profondément».
Mgr Grallet, qui n'avait pas précisé la nature de ces «gestes», était alors «religieux franciscain». «Je me suis égaré et j'ai blessé une personne», expliquait l'archevêque émérite, disant avoir demandé «pardon».
Dans un communiqué, la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi, avait parlé de faits «de nature sexuelle» signalés en janvier 2022 au parquet par Mgr Luc Ravel, successeur de Mgr Grallet à la tête du diocèse de Strasbourg.
Selon les DNA, la jeune femme avait 23 ans et Jean-Pierre Grallet 46 lorsqu'ils se sont rencontrés à Strasbourg. La jeune femme, alors dans une «grande détresse psychologique» après un échec dans ses études, décrit une situation d'emprise et des attouchements de plus en plus intimes au fil du temps, durant deux ans, jusqu'à la demande de pardon de l'homme d'église en 1989.
Une enquête canonique a également été diligentée «suite aux révélations» de Mgr Grallet «et au signalement» de Mgr Ravel «auprès du Saint-Siège», a indiqué l'archevêché de Strasbourg.
Mgr Philippe Ballot est actuellement administrateur apostolique de l'archevêché de Strasbourg depuis le 27 mai 2023, après la démission de Mgr Ravel. Une enquête avait été ordonnée par le Vatican après des critiques sur la gouvernance de ce dernier.