Discrimination racialeDieudonné voit sa condamnation confirmée en appel
za, ats
15.5.2022 - 18:45
L'humoriste Dieudonné voit sa condamnation pour discrimination raciale, injure et diffamation confirmée en appel par la justice genevoise. Sa peine est maintenue à 180 jours-amende à 170 francs le jour.
za, ats
15.05.2022, 18:45
ATS
Dans un arrêt daté du 28 avril, que Keystone-ATS a obtenu, la Chambre pénale d'appel et de révision de la Cour de justice de Genève rejette l'appel de Dieudonné contre le jugement du Tribunal de police, comme l'a révélé dimanche la Tribune de Genève. En seconde instance, la justice confirme l'intégralité du verdict de juillet 2021.
Dieudonné M'bala M'bala, 56 ans, était poursuivi pour avoir proféré des propos négationnistes lors de son spectacle «En vérité», qu'il avait présenté à Nyon (VD) et à Genève, en 2019. A la fin d'un sketch, un des personnages de l'humoriste franco-camerounais avait crié que «les chambres à gaz n'ont jamais existé».
La Chambre pénale d'appel et de révision est convaincue que «c'est avec conscience et volonté que l'appelant a tenu des propos négationnistes et discriminants envers les victimes de la Shoah de manière à porter atteinte à leur dignité humaine», écrit-elle. Dieudonné est donc reconnu coupable de discrimination raciale.
Griefs confirmés
L'humoriste était aussi jugé pour avoir injurié sur scène la Communauté intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation (CICAD), lui disant «d'aller se faire enculer», ainsi que d'avoir porté atteinte à l'honneur de son secrétaire-général Johanne Gurfinkiel, le traitant notamment de raciste. Dans une interview à la radio, il l'avait comparé à un «négrier juif».
En seconde instance, la justice genevoise confirme que «ces propos, qui constituent assurément une injure, ont manifestement été proférés dans le dessein de dire du mal de l'association en question». De même, elle estime que «c'est sans fondement que l'appelant affirme être critiqué parce qu'il est noir». Les griefs de M. Gurfinkiel reposent «sur le contenu de ses spectacles».
«Propos minimisés»
Au vu de la mauvaise collaboration de Dieudonné à la procédure et de son absence de prise de conscience, la Chambre pénale d'appel et de révision confirme la peine du Tribunal de police. Elle relève qu'il «n'a cessé d'occulter le but recherché par ses attaques et de minimiser la portée de ses propos, dont il a d'abord attribué la responsabilité à son co-auteur, avant de se cacher derrière le personnage de son sketch».
La CICAD salue la décision en appel qui confirme l'intégralité du dispositif de jugement de première instance. «C'est une victoire», a déclaré son secrétaire-général, interrogé par Keystone-ATS.