Police L'organe de médiation de plus en plus sollicité

tb, ats

20.5.2021 - 16:10

A Genève, l'organe de médiation de la police (OMP) a traité 77 dossiers en 2020. Ouvert en 2016 lors de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur la police, cet espace de traitement extrajudiciaire des conflits entre les policiers et les citoyens est de plus en plus sollicité.

A Genève, l'Organe de médiation de la police (OMP) a traité 77 dossiers en 2020, un chiffre en constante augmentation depuis 2016 (photo d'illustration).
A Genève, l'Organe de médiation de la police (OMP) a traité 77 dossiers en 2020, un chiffre en constante augmentation depuis 2016 (photo d'illustration).
ATS

Le motif de mécontentement le plus souvent invoqué est l'attitude de l'agent. Il apparait dans 60% des demandes reçues, indique jeudi le Département de la sécurité, de la population et de la santé (DSPS) à l'occasion de la publication du rapport d'activité 2020 de l'OMP.

Les attitudes dénoncées comprennent des allégations sur les propos tenus, le tutoiement, l'intimidation, le dédain ou la moquerie. Les citoyens qui ont saisi l'OMP estiment dans 40% des cas avoir été traités de manière inéquitable et avoir été considérés injustement comme coupables. Parmi ces doléances, certaines concernent un sentiment de discrimination à cause de l'origine.

Il est très difficile de prouver le profilage, la discrimination ou le racisme, indique le DSPS. La médiation a l'avantage d'offrir un moyen pour réparer, ou, pour le moins, atténuer les sentiments d'humiliation, d'exclusion, de ressentiment et de méfiance, même s'ils ne sont pas corroborés par des faits ou provoqués par des intentions malveillantes, ajoute le DSPS.

«Humiliation»

L'OMP a traité 46 dossiers de médiation lors de sa première année de fonctionnement en 2016, 58 en 2017, 62 en 2018 et 68 en 2019. Il a pour but de prévenir les conflits entre les membres de la police et la population mais aussi de les régler par l'écoute, l'orientation et la médiation.

Le rapport d'activité détaille trois cas traités en 2020. Parmi ceux-ci, la plainte d'une femme très énervée après son contrôle à la frontière franco-suisse en période de confinement au printemps 2020 qu'elle a vécu comme une humiliation. Elle critiquait le comportement déplacé des policiers. La médiation a réussi à mieux lui faire comprendre le point de vue des policiers dans le contexte très particulier de la pandémie.