Nord de l'Italie Joggeur tué par un ours: «JJ4 est innocente»

ATS

11.5.2023 - 23:16

L'ourse accusée d'avoir tué un joggeur dans le nord de l'Italie est innocente, ont affirmé jeudi à l'AFP des défenseurs des animaux. Ils assurent que les marques de dents sur la victime prouvaient que l'agresseur était un mâle.

La mort d'Andrea Papi a lancé un débat sur les dangers posés par les ours, qui ont été réintroduits dans la région entre 1996 et 2004 et sont une centaine environ aujourd'hui (photo prétexte).
La mort d'Andrea Papi a lancé un débat sur les dangers posés par les ours, qui ont été réintroduits dans la région entre 1996 et 2004 et sont une centaine environ aujourd'hui (photo prétexte).
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Keystone-SDA

L'ourse de 17 ans, identifiée comme JJ4, soupçonnée d'avoir tué Andrea Papi, 26 ans, le 5 avril dernier, a été capturée deux semaines plus tard et transportée dans un refuge spécialisé de haute sécurité pendant qu'un tribunal de la province du Trentin, dans le nord de l'Italie, décide si elle doit être l'euthanasiée ou non.

«JJ4 est innocente», a assuré l'association de protection des animaux Leal. Cette association, rejointe par d'autres de ce type, a déposé un recours en justice contre l'ordre de mise à mort signé par le président du Trentin Maurizio Fugatti.

Rapport médico-légal

Parmi les documents que le tribunal doit examiner le 24 mai, figure un rapport médico-légal rédigé par Mattia Barbareschi, professeur d'anatomie pathologique à l'université de Trente.

Il a trouvé sur la victime des traces de morsures «caractérisées par une distance entre elles d'environ 8 cm à 8,5 cm, ce qui est la distance typique entre les canines d'un ours adulte».

L'association Leal a pour sa part déposé au tribunal un autre rapport médico-légal, réalisé par deux experts vétérinaires qui ont étudié les conclusions de M. Barbareschi et qui estiment, eux, que la distance entre les canines était «typique d'un ours adulte mâle», et pas d'une femelle.

«Nous avons demandé au tribunal d'ordonner à un médecin vétérinaire spécialisé d'examiner le spécimen (JJ4, ndlr), de mesurer ses dents», a déclaré à l'AFP l'avocate de Leal, Aurora Loprete.

Collecte de l'ADN mise en cause

Leal estime également que la découverte de traces d'ADN de JJ4 sur les lieux de l'accident ne prouvait pas qu'elle était la meurtrière, se demandant si le processus de collecte avait été effectué correctement.

Selon Leal, l'autopsie a également montré qu'il s'agissait d'une «tentative prolongée de l'ours pour éloigner et dissuader la victime», plutôt que d'une «attaque délibérée ou prédatrice».

La mort d'Andrea Papi a lancé un débat sur les dangers posés par les ours, qui ont été réintroduits dans la région entre 1996 et 2004 et sont une centaine environ aujourd'hui.

M. Fugatti avait déjà ordonné l'abattage de JJ4 en 2020, après l'attaque de deux randonneurs, mais cette décision avait été annulée par un tribunal.

Se tenir à l'écart des ourses

Les associations de défense des animaux insistent sur le fait que les ours se tiennent normalement à distance des humains et qu'il incombe aux autorités locales de veiller à ce que les gens soient tenus à l'écart des zones où les ourses élèvent leurs petits.