Ses proches se souviennent L'étudiante japonaise disparue était «solaire et joviale»

ATS

30.3.2022 - 15:23

Une étudiante «solaire» dont la disparition a surpris tout le monde: l'entourage de Narumi Kurosaki a dressé d'elle un portrait élogieux mercredi devant la cour d'assises du Doubs, au deuxième jour du procès de son ex-petit ami chilien, Nicolas Zepeda, accusé de l'avoir assassinée.

Le citoyen chilien Nicolas Zepeda assiste à une audience concernant une demande d'extradition à son encontre vers la France, où il fait face à des accusations en lien avec le meurtre en 2016 de son ancienne petite amie japonaise Narumi Kurosaki à Santiago, au Chili, le jeudi 5 mars 2020. (archives)
Le citoyen chilien Nicolas Zepeda assiste à une audience concernant une demande d'extradition à son encontre vers la France, où il fait face à des accusations en lien avec le meurtre en 2016 de son ancienne petite amie japonaise Narumi Kurosaki à Santiago, au Chili, le jeudi 5 mars 2020. (archives)
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«Très souvent, les étudiants japonais sont très réservés et Narumi c'était un peu le contraire, on avait l'impression qu'elle mordait la vie à pleines dents», a témoigné Nicole Poirié, sa professeure de français de l'époque au Centre de linguistique appliquée (CLA) de l'Université de Franche-Comté.

L'enseignante a décrit une jeune fille «solaire, brillante, souriante» qui n'aurait pas laissé ses amis dans l'inquiétude en disparaissant subitement.

«Plutôt joviale, pas triste»

Après une première journée marquée par les déclarations de l'accusé Nicolas Zepeda qui avait d'emblée clamé son innocence, l'audience a repris mercredi avec l'audition de connaissances de la victime à l'université.

Avant-dernière personne connue à avoir vu Narumi Kurosaki vivante, une camarade qui l'avait raccompagnée de son cours de danse le dimanche 4 décembre 2016, l'a décrite ce jour-là comme «plutôt joviale, pas triste».

Le lendemain, Narumi disparaissait. Mais cette disparition n'avait été signalée à la police par l'Université que «le 13 décembre à 11h45», a rappelé le président de la cour, Matthieu Husson.

Responsable des relations internationales de l'Université, Cédric Castor, s'est souvenu à la barre d'avoir été lui-même «prévenu par le CLA de son absence car les proches s'inquiétaient, le 12 décembre» et être allé à la police dès le lendemain. «Mais à l'époque, je n'avais pas de raison de m'inquiéter outre mesure», a-t-il souligné.

«Tout en ordre» dans la chambre

L'état de la chambre étudiante qu'occupait Narumi dans une résidence universitaire tel qu'il est apparu après sa disparition reste l'un des points clés de cette affaire. A l'intérieur, ont raconté les témoins, tout était en ordre, y compris son sac à main, son ordinateur et son manteau d'hiver, alors que le froid était mordant en cet hiver 2016 à Besançon.

Tout au long de ces témoignages, l'accusé est resté silencieux. «Cela fait cinq ans que Narumi a disparu et depuis lors ça a été un cauchemar», avait déclaré mardi Nicolas Zepeda, rejetant de «toutes (s)es forces» les accusations portées à son encontre.

Mais pour l'accusation, le scénario est tout autre: ne supportant pas la rupture, le Chilien était venu sciemment jusqu'à Besançon pour y retrouver Narumi Kurosaki. Il l'aurait ensuite étouffée avant de se débarrasser de son corps dans une forêt du Jura et de regagner le Chili d'où il a été extradé vers la France à l'été 2020.