Insultes, croix gammées, menaces...Californie: une usine de Tesla accusée de harcèlement racial
ATS
29.9.2023 - 06:22
L'agence fédérale américaine chargée du respect du droit du travail (EEOC) a porté plainte jeudi contre Tesla. Elle accuse le constructeur de voitures électriques de harcèlement à caractère raciste, un an et demi après que la Californie eut lancé des poursuites similaires contre l'entreprise d'Elon Musk.
Keystone-SDA
29.09.2023, 06:22
ATS
Tesla a violé «la loi fédérale en tolérant le harcèlement racial généralisé et continu de ses employés noirs et en soumettant certains de ces travailleurs à des représailles pour s'être opposés au harcèlement», indique l'EEOC dans un communiqué.
Selon la plainte déposée à San Francisco, «depuis au moins 2015», les salariés noirs de l'usine de Tesla à Fremont, en Californie, ont régulièrement été victimes d'insultes telles que «singe», «garçon» et le «N-word» (allusion au terme péjoratif pour désigner les personnes noires), un terme devenu socialement imprononçable par les personnes blanches aux Etats-Unis.
«Les insultes étaient utilisées de manière désinvolte dans les zones très fréquentées», détaille le communiqué. «Les employés noirs rencontraient régulièrement des graffitis, y compris des variantes du mot en 'N', des croix gammées, des menaces et des noeuds coulants, sur des bureaux et d'autres équipements, dans les toilettes, dans les ascenseurs et même sur des véhicules neufs sortant de la chaîne de production».
Plainte en 2022
L'EEOC précise avoir tenté de parvenir à un accord avec l'entreprise, en vain. L'agence cherche désormais à obtenir des dommages-intérêts, des arriérés de salaire pour les travailleurs concernés, ainsi qu'une injonction pour forcer Tesla à changer ses pratiques.
Le constructeur, dont le siège se trouve au Texas depuis la fin 2021, n'a pas répondu dans l'immédiat à une sollicitation de l'AFP. En février 2022, la Californie avait déjà porté plainte contre cette usine pour discrimination raciale.
«Après avoir reçu des centaines de plaintes de travailleurs, la DFEH a trouvé des preuves (...) de ségrégation raciale», avait indiqué cette agence de l'Etat californien chargée d'enquêter sur les affaires de discrimination. «Les employés de l'usine appelaient les zones où de nombreux Afro-Américains travaillaient la 'porch monkey station'», littéralement «la zone des singes qui ne foutent rien», mentionnait la plainte de l'Etat de Californie.
«Tesla s'oppose fermement à toute forme de discrimination et de harcèlement et a une équipe dédiée aux relations entre employés pour répondre et enquêter sur toutes les plaintes», avait assuré le groupe dans un communiqué. En avril, un jury a réduit de 15 à 3,2 millions de dollars les dommages-intérêts que Tesla doit verser à un ex-employé victime de racisme. Owen Diaz, un opérateur de monte-charge, avait remporté en octobre 2021 son procès contre l'usine de Fremont.