Justice L'internement du «forcené de Bienne» est confirmé

sr, ats

11.2.2021 - 12:05

Le retraité biennois qui s'était opposé par la force à la vente forcée de sa maison en 2010 sera bien interné. La Cour suprême du canton de Berne a rejeté jeudi le recours de l'accusé, confirmant ainsi la mesure décidée par le Tribunal régional Jura bernois-Seeland.

Un dessin signé Karin Widmer, représentant Peter Hans Kneubühl, à droite, dans la salle du tribunal d'arrondissement de Biel, Bienne, lors de l'audience du lundi 7 janvier 2013. 
Un dessin signé Karin Widmer, représentant Peter Hans Kneubühl, à droite, dans la salle du tribunal d'arrondissement de Biel, Bienne, lors de l'audience du lundi 7 janvier 2013. 
KEYSTONE

Peter Hans Kneubühl a refusé de comparaître devant la Chambre d'appel de la Cour suprême comme il l'avait fait devant le tribunal régional en 2020. Incarcéré dans la prison régionale de Thoune (BE), le septuagénaire refuse de suivre toute thérapie psychiatrique ou traitement stationnaire.

Dans une lettre adressée mercredi à la Cour suprême, celui que l'on avait surnommé le «forcené de Bienne» met en doute l'indépendance des magistrats et dénonce des autorités bernoises qu'il accuse de propager des mensonges. Le Ministère public, qui s'appuie sur des expertises psychiatriques, réclamait l'internement ordinaire.

En 2013, la justice bernoise avait déclaré cet homme irresponsable, relevant qu'il souffrait de troubles délirants aigus. L'accusé avait été condamné à des mesures thérapeutiques institutionnelles. Le verdict de première instance avait été confirmé par la Cour suprême du canton de Berne puis par le Tribunal fédéral (TF) en 2014.

L'internement ordinaire peut être prononcé si en raison d'un grave trouble mental chronique ou récurrent en relation avec l'infraction, il est «sérieusement» à craindre que l'auteur ne commette d'autres infractions et que les mesures thérapeutiques institutionnelles ne débouchent sur aucun résultat.

Cavale de plus d'une semaine

Agé aujourd'hui de 77 ans, Peter Hans Kneubühl s'était opposé avec violence à la vente forcée de sa maison en automne 2010. Retranché chez lui, il avait grièvement blessé un policier avec une arme à feu. La police avait bouclé une partie du quartier des Tilleuls et entrepris le siège de sa maison.

Mais l'homme avait réussi à échapper aux forces de l'ordre pourtant déployées en grand nombre. Il était arrêté après plus d'une semaine de fuite. Jamais il n'a dévoilé les circonstances de sa cavale ou l'endroit où il s'était caché.

Retour à la page d'accueil