Enfant tué par balles à Nîmes La famille n'était «absolument pas» connue de la justice

ATS

22.8.2023 - 13:14

La famille de l'enfant tué à Nîmes lundi soir dans une fusillade visant une voiture est une victime collatérale et «n'est absolument associée d'aucune façon» à des faits punissables par la justice, a affirmé mardi la procureure de Nîmes Cécile Gensac.

Le quartier de Pissevin, le 27 mars 2021 à Nîmes, dans le Gard.
Le quartier de Pissevin, le 27 mars 2021 à Nîmes, dans le Gard.
Sylvain THOMAS / AFP

Keystone-SDA

«Indéniablement, la famille de la victime n'est absolument associée d'aucune façon, ni avant ni actuellement, dans des faits de nature pénale», elle «a eu pour seul malheur de passer au mauvais endroit au mauvais moment», a affirmé la magistrate, lors d'un point sur place dans le quartier nîmois de Pissevin, précisant que la fusillade a bien eu lieu «en lien» avec la guerre pour le trafic de drogues.

Selon les premiers éléments de l'enquête, le garçon se trouvait à l'arrière d'un véhicule pris pour cible aux alentours de 23h30. Le conducteur, son oncle, âgé de 28 ans, a lui aussi été blessé par balles. Un autre des neveux de cet homme, âgé de 7 ans, qui se trouvait à l'arrière, est lui sorti sain et sauf.

L'oncle «a eu la force, la ténacité et le réflexe de se diriger immédiatement lui-même vers les services des urgences du centre hospitalier de Nîmes», bien qu'il ait été touché, a souligné la procureure.

Elle a confirmé que l'enfant de 10 ans tué a bien été touché par balles: «Il est établi que ce mineur a reçu un projectile, une balle probablement, et ce sera confirmé par les investigations scientifiques, dans une zone visiblement létale».

Cette famille vit «une tragédie des plus absolues», a souligné la procureure et «fait partie de ces habitants du quartier (...) à qui il faut absolument assurer la sécurité de vie du quotidien», a-t-elle insisté.

Le quartier de Pissevin est en proie à des luttes violentes pour le contrôle du trafic de drogue et la fusillade s'inscrit dans ce contexte.

«Ce n'est pas un secret de dire qu'on est donc sur fond de trafic de stupéfiants», a ajouté Mme Gensac, qui a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée, en liens avec la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille qui lutte contre la grande criminalité sur toute la région sud-est.

«Tous les moyens dont j'ai besoin pour faire avancer cette enquête sont d'ores et déjà mis en oeuvre», a-t-elle insisté.

Le nouveau préfet du Gard, Jérôme Bonet, a lui dénoncé un «crime intolérable».