Organisation criminelle La fille de l'ex-président ouzbek Karimov déférée devant le TPF

aula, ats

28.9.2023 - 14:32

Le Ministère public de la Confédération a déposé son acte d'accusation contre Gulnara Karimova. La fille de l'ancien président ouzbek Islam Karimov devra répondre devant le Tribunal pénal fédéral de participation à une organisation criminelle, notamment.

Gulnara Karimova, fille de l'ex-président ouzbek, devrait comparaître devant le Tribunal pénal fédéral (archives).
Gulnara Karimova, fille de l'ex-président ouzbek, devrait comparaître devant le Tribunal pénal fédéral (archives).
ATS

28.9.2023 - 14:32

Gulnara Karimova comparaîtra devant la justice fédérale au côté de l'ancien directeur de la filiale ouzbèque d'une société russe de télécommunications, annonce jeudi le Ministère public de la Confédération (MPC). Les deux prévenus sont accusés d'avoir participé à une organisation criminelle active dans plusieurs pays dont la Suisse.

Ces inculpations font suite à une enquête ouverte dès 2012 par le Parquet fédéral contre plusieurs subordonnés de Gulnara Karimova. Une fois levée son immunité de diplomate rattachée aux Nations Unies à Genève, la fille de l'ex-président a été également inquiétée. Entre 2018 et 2021, quatre personnes ont déjà été condamnées par ordonnance pénale pour blanchiment d'argent et faux dans les titres.

De 2005 à 2013

Outre l'accusation de participation à une organisation criminelle, Gulnara Karimova et l'ex-directeur sont renvoyés devant la justice fédérale pour blanchiment, corruption passive d'agents publics étrangers et faux dans les titres. Les faits reprochés s'étendent sur une période de 2005 à 2013. Les deux inculpés bénéficient de la présomption d'innocence jusqu'au prononcé d'une condamnation définitive.

A la suite des premières condamnations, plus de 340 millions de francs ont été confisqués en vue de leur restitution à la République d'Ouzbékistan. Actuellement, des valeurs équivalant à quelque 440 millions demeurent sous séquestre dans la présente procédure, précise le MPC.

A l'enseigne de «l'Office»

Selon l'acte d'accusation, Gulnara Karimova aurait développé et dirigé une organisation criminelle hiérarchisée, nommée «l'Office», composée de dizaines de personnes et de nombreuses sociétés. Cette entité aurait débuté ses activités en Suisse en 2005 afin de dissimuler de l'argent sale sur des comptes bancaires, dans des coffres-forts et dans l'immobilier.

Le Parquet estime que Gulnara Karimova aurait usé de son double statut de fille du président et d'agente publique ouzbèque pour permettre à des sociétés d'entrer sur le marché des télécommunications de son pays. Au début des années 2000, ce marché était en effet très dynamique et profitable. Les opérateurs étrangers qui souhaitaient y pénétrer devaient verser des pots-de-vin auprès de «l'Office» afin d'obtenir l'intervention décisive de sa patronne.

Le deuxième prévenu est accusé d'avoir été un membre clé de l'organisation: il était notamment chargé d'élaborer et d'exécuter les opérations de corruption dans le secteur ouzbek des télécommunications.

Les investigations en Suisse ont abouti au séquestre de valeurs patrimoniales totalisant quelque 780 millions de francs. Le MPC précise que la procédure pénale menée dans ce cadre contre la banque privée Lombard Odier et l'un de ses anciens gestionnaires pour défaut de vigilance et blanchiment se poursuit.

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