Emmanuel MacronEmmanuel Macron : «Nous aimons Belmondo parce qu'il nous ressemblait»
ATS
9.9.2021 - 17:54
Keystone-SDA
09.09.2021, 17:54
09.09.2021, 19:17
ATS
Il fallait bien ça pour «Le Magnifique»: la France a rendu un hommage national jeudi aux Invalides à Jean-Paul Belmondo, légende du cinéma décédé à 88 ans.
La cérémonie fut à la fois solennelle et populaire. Soit un mélange de Marseillaise jouée par la garde Républicaine, revue des troupes par Emmanuel Macron et fans émus, comme cet homme en blouson de cuir sans manche tenant une affiche de «L'As des As».
«Il n'a cessé de chercher le bonheur mais aussi de le donner»: tels furent les mots de Victor Belmondo, petit-fils de l'acteur, comédien lui-même, qui a pris la parole, accompagné des autres petits-enfants de l'acteur et de sa petite dernière, Stella.
«Nous aimons Belmondo parce qu'il nous ressemblait», a salué le président Macron dans son éloge funèbre, évoquant «six décennies de vie française (...) six décennies de cavalcades». «Flic, voyou, toujours magnifique», a poursuivi le chef de l'Etat, en clin d'oeil à sa filmographie, avant de conclure «Adieu Bébel».
Et le cercueil de l'acteur sortit au son de «Chi Mai», musique d'Ennio Morricone sur la bande originale du film «Le Professionnel», jouée par l'orchestre de la Garde républicaine.
Nombreuses stars
Cette cérémonie avait réuni de nombreuses stars, telles Patrick Bruel, Gilles Lellouche, le couple Guillaume Canet et Marion Cotillard, le DJ Bob Sinclar, dont le nom de scène s'inspire d'un personnage de «Bébel», Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, ou encore Cyril Hanouna.
«Il est unique, personne ne remplacera Jean-Paul Belmondo. Comme acteur, on a tous Jean-Paul Belmondo en nous», a déclaré à la presse Jean Dujardin, peut-être un des héritiers à l'écran de Belmondo.
Dans la cour des Invalides, outre la famille et les personnalités, près de 1000 personnes du public ont pu assister à l'hommage, munies de leur pass sanitaire.
Un vieux compagnon
Il a fallu arriver tôt pour entrer. Comme Brigitte Ratou, retraitée de 66 ans, K-way et baskets aux pieds, originaire du Mans. «Je suis arrivée à 07h00. C'est important pour moi d'être là, c'est comme dire au revoir à un vieux compagnon, quelqu'un qui était là dès mon adolescence», raconte-t-elle à l'AFP. Gérard (qui ne donne ni nom, ni âge), T-shirt à l'effigie du Bébel de «Pierrot le fou», dit être là depuis 9H00. Il n'aurait «manqué ça pour rien au monde».
Pour ceux qui ne pouvaient pas entrer, des écrans géants étaient installés sur l'esplanade où la foule s'était massée. Les Français, ailleurs, ont pu suivre les éditions spéciales sur les chaînes de télévision. En Belgique, la chaîne RTBF a aussi retransmis en direct la cérémonie d'hommage.
Comme Chirac
Les portes des Invalides devaient ensuite s'ouvrir à tous ceux qui voulaient se recueillir à partir de 19H30 devant le cercueil. Un dispositif exceptionnel qui avait déjà été mis en oeuvre après le décès de Jacques Chirac en 2019, permettant à des milliers de personnes de dire adieu à l'ancien Président.
Vendredi matin, les obsèques de Jean-Paul Belmondo se dérouleront en l'église Saint-Germain-des-Prés, dans le centre de Paris, dans l'intimité de la famille.
Figure de proue de la Nouvelle Vague ("A bout de souffle», «Pierrot le fou"), avant de devenir champion du box-office dans des comédies et des films d'action (comme «Le Marginal"), il a enchanté des générations de Français au fil de quelque 80 films, cinéphiles pointus ou amateurs de cascades spectaculaires. L'acteur avait disparu du grand écran depuis près de 15 ans, après un AVC aux lourdes séquelles. Mais il était toujours aussi populaire.