Preuves scientifiques La justice française a bon espoir de résoudre l'affaire Chevaline

Les enquêteurs français ont «bon espoir de résoudre l'affaire Chevaline. «Nous aboutirons grâce aux preuves scientifiques», indique la nouvelle procureure de la République d’Annecy, Line Bonnet, dans une interview publiée jeudi par la Tribune de Genève.

Keystone-SDA, nt, ats

17.02.2022, 10:27

17.02.2022, 10:32

ATS

«Pour nous, ce n’est pas du tout un cold case!», explique-t-elle au quotidien genevois. Trois enquêteurs travaillent dessus à temps plein. Ils ont décidé de tout reprendre depuis le début, de vérifier tous les scellés».

«Contrairement à ce que l’on a pu croire, je n’ai pas relancé l’affaire à mon arrivée (ndlr en septembre 2021). Il y a des gardes à vue régulières dans ce dossier, afin de fermer les portes les unes après les autres. Je pense que nous ne sommes plus très loin», assure Line Bonnet.

Vive contestation

Quant aux autres dossiers dont elle a la charge, la procureure observe moins de cambriolages depuis le confinement, mais davantage de violences, d’outrages et de dégradations. «Il existe une vive contestation, qui a mené à des événements jamais vus jusqu’ici dans le bassin annécien, comme l’envahissement de la préfecture ou les heurts lors de la Fête de la musique en juillet».

Concernant le trafic d’héroïne, «il y a eu une montée en puissance dès 2016, à la suite des actions menées en Suisse. Il s’agit de réseaux organisés par des ressortissants d’Albanie, qui s’activent dans les forêts, et qui s’étendent désormais jusqu’à Cluses ou Bonneville», rapporte Mme Bonnet.

Si les consommateurs genevois ne passent pas la frontière pour se fournir, «les consommateurs locaux qui achetaient la drogue à Genève sont revenus chez nous. Il s’agit de personnes intégrées, qui travaillent, souvent comme saisonniers dans la restauration ou l’hôtellerie».

Fraudes, cyberattaques

La région est aussi touchée par la criminalité économique avec «beaucoup de dossiers de fraudes fiscales, d’escroqueries, de faux placements. Des cyberattaques également, une tendance lourde au niveau national. Mais nous sommes aussi touchés par de nombreuses affaires de non-respect des règles d’urbanisme. «

Au niveau de la radicalisation, «nous sommes plus épargnés que d’autres régions du pays. Mais il y a tout de même un suivi, régulier, chaque semaine, du risque terroriste dans notre secteur», note la magistrate.

Plusieurs balles

Pour mémoire, l'affaire Chevaline, évoquée par la procureure dans l'interview, remonte au 5 septembre 2012. Un Britannique d'origine irakienne de 50 ans, son épouse de 47 ans et sa belle-mère de 74 ans avaient été retrouvés morts, avec plusieurs balles dans la tête, dans leur voiture sur une route de montagne près de Chevaline, sur les hauteurs du lac d'Annecy.

L'une des fillettes du couple avait été grièvement blessée tandis que la seconde, recroquevillée sous les jambes de sa mère, était sortie indemne. Un cycliste de la région, âgé de 45 ans, probable victime collatérale, avait été abattu pendant la fusillade.