Flop colossal La mégalopole chinoise en Malaisie devient une ville fantôme

tafi/Trad

9.12.2023

En Malaisie, une gigantesque éco-métropole devrait voir le jour d'ici 2035. Mais au lieu d'une grande ville trépidante, «Forest City» ne compte que quelques centaines de personnes vivant dans un paysage de ruines.

tafi/Trad

9.12.2023

Ce devait être une gigantesque ville écologique modèle: le géant chinois de l'immobilier Country Garden a développé en Malaisie la «Forest City» sur quatre îles artificielles. Sur une surface de plusieurs milliers d'hectares - presque quatre fois la taille de Monaco - le projet devait, selon l'entreprise chinoise, devenir le foyer de 700 000 personnes.

Ce qui a été construit depuis le début des travaux en 2016 est en effet énorme: de nombreux immeubles, des villas chics avec terrain sur l'eau, de vastes lotissements de maisons de vacances...

Le problème: personne n'y habite. Au lieu d'être une métropole respectueuse de l'environnement avec un terrain de golf, un parc aquatique, des bureaux, des bars et des restaurants, «Forest City» est une ville fantôme au bord d'une rivière infestée de crocodiles.

Pas de visas

Seules quelques centaines de personnes vivent, huit ans après le début des travaux, dans ce paysage de ruines gigantesque, rapporte la BBC. Des immeubles d'habitation sans habitants, des plages sans baigneurs, des magasins sans clients: seuls 15% de l'ensemble du projet sont achevés.

Et il y a des raisons à cela. D'une part, l'ancien Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad a pris des mesures contre le groupe cible avisé. Le projet avait été conçu avant tout pour des acheteurs chinois aisés. «La plupart des Malaisiens ne peuvent pas acheter ces appartements», a critiqué l'ex-chef du gouvernement, aujourd'hui âgé de 98 ans, en 2018.

La Malaisie a alors refusé d'accorder des visas à des personnes «pour venir ici et vivre ici».

Plus de terrains de jeu rouillés que de paysages fleuris

Les promoteurs chinois avaient pourtant affirmé que le projet serait construit pour la classe moyenne. Mais les prix de vente des unités d'habitation sont inabordables pour les Malaisiens ordinaires, calcule le journal britannique «The Sun».

Un appartement moyen en copropriété dans le lotissement est aujourd'hui proposé pour environ 1,14 million de dollars. Dans la grande ville malaisienne la plus proche, Johor Bahru, des appartements comparables coûtent à peine un dixième de ce prix.

Une crise gouvernementale en Malaisie, la pandémie de Corona, le secteur chinois de la construction en grave crise et les directives strictes de Pékin concernant le montant que les Chinois peuvent dépenser et investir à l'étranger ont encore torpillé ce projet ambitieux.

Le rêve d'une métropole florissante s'est ainsi transformé en cauchemar avec des terrains de jeu rouillés, des épaves de voitures abandonnées, des montagnes de déchets et quelques habitants qui veulent quitter «Forest City» le plus vite possible.