Environnement La migration fait des dégâts «irréversibles» à la jungle du Darien

ATS

24.9.2023 - 08:59

Le nombre record de migrants qui traversent la jungle du Darien, à la frontière entre la Colombie et le Panama, lui occasionne des «dommages environnementaux irréversibles», a déclaré samedi le gouvernement panaméen. Quelque 390'000 migrants sont entrés au Panama par cette jungle cette année.

Cette frontière naturelle, qui sépare l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale, est devenue le lieu de passage pour des milliers de migrants qui veulent arriver aux Etats-Unis en passant par l'isthme et le Mexique.
Cette frontière naturelle, qui sépare l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale, est devenue le lieu de passage pour des milliers de migrants qui veulent arriver aux Etats-Unis en passant par l'isthme et le Mexique.
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«Les dommages [...] persisteront longtemps avant qu'on revienne à la normale. Il y a des dégâts et chaque semaine. Chaque jour, ils s'aggravent», a dit à la presse le ministre panaméen de la sécurité, Juan Manuel Pino, en visite dans le Darien avec son homologue costaricien, Mario Zamora.

«Nous devons faire attention avec cela, parce que cela va affecter les générations futures, qui subissent les conséquences de la traite de ces personnes», a ajouté M. Pino.

Cette frontière naturelle, qui sépare l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale, est devenue le lieu de passage pour des milliers de migrants qui veulent arriver aux Etats-Unis en passant par l'isthme et le Mexique.

Déchets et ordures

Comme l'a constaté l'AFP, les migrants laissent dans la jungle une traînée de déchets: bottes, chaussettes, bouteilles en plastique, pantalons, soutiens-gorge, tasses, brosses à dents et couches. Les ordures jonchent aussi les rives de la rivière Tuquesa.

«Nous avons été très impressionnés par la détérioration des conditions naturelles [...] due au passage massif de personnes», a dit pour sa part Mario Zamora. Les deux ministres ont visité les localités de Bajo Chiquyito et Canaan Membrillo, où des milliers de migrants arrivent chaque jour de la jungle.

De Bajo Chiquito, les migrants montent dans des pirogues qui, pour 25 dollars par personne, les feront remonter pendant trois heures la rivière Tuquesa jusqu'à Lajas Blancas. De là, ils poursuivront leur route en bus jusqu'à la frontière du Costa Rica.

La plupart sont des Vénézuéliens, mais il y a aussi des Equatoriens, des Haïtiens, des Chinois, des Vietnamiens, des Afghans et des personnes originaires de pays africains. Les migrants sont également exposés aux bandes criminelles qui volent, enlèvent et violent.