Procès climatique à Neuchâtel «La police aurait pu nous déloger en cinq minutes»

js, ats

17.5.2021 - 11:39

Le rôle de la police le 5 mars 2020, quand des activistes d'Extinction Rebellion avaient bloqué une route importante de Neuchâtel pendant 75 minutes, a été débattu lundi lors du procès. Un témoin reproche l'absence de sommation.

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15 activistes d'Extinction Rebellion comparaissent depuis ce matin devant le Tribunal de police de Neuchâtel. (image d'illustration)
15 activistes d'Extinction Rebellion comparaissent depuis ce matin devant le Tribunal de police de Neuchâtel. (image d'illustration)
KEYSTONE

«La police (ne) nous a jamais indiqué que la manifestation était interdite et implicitement on avait l'impression qu'elle était autorisée jusqu'à 13h30», a déclaré le témoin. Cette sympathisante d'Extinction Rebellion (XR) était présente sur les lieux, mais n'a pas été verbalisée.

«Si la police avait voulu nous déloger, elle aurait pu le faire en cinq minutes», a relevé le témoin. Sur place, il y avait 33 policiers et dix agents de sécurité urbaine, chargés de gérer la circulation, a relevé Thierry Geiser, qui était un des responsables du côté de la police.

Selon le témoin, il n'y a pas eu de sommation très claire de la police après 15 ou 20 minutes et pas eu d'annonce de dénonciation si l'on s'obstine à rester, contrairement à ce qui se passe ailleurs en Suisse, comme à Lausanne ou Zurich où elle a déjà manifesté. Thierry Geiser a déclaré au contraire que la police a expliqué très rapidement que la manifestation illégale et que les activistes seraient dénoncés.

«Après avoir sécurisé les lieux, on est entré en discussion avec les activistes. Dans le cadre des discussions, ils ont accepté de laisser passer les véhicules d'urgence», a ajouté le policier. Selon lui, tout «s'est passé dans le calme, le but étant de privilégier le dialogue et la discussion et d'éviter l'escalade de la violence».

Maintenir le dialogue

Comme les manifestants s'étaient engagés à libérer les lieux pacifiquement à la fin l'action dont la durée a été mentionnée sur Facebook, la police a estimé qu'il «était primordial de laisser les manifestants s'exprimer, de sécuriser les lieux et de maintenir le dialogue», a ajouté Thierry Geiser.

Le juge Michael Ecklin n'a pas jugé nécessaire de faire témoigner la professeure Martine Rebetez sur l'urgence climatique. «C'est un fait notoire, une évidence», a-t-il expliqué. Le procès des 15 activistes se poursuit devant le Tribunal de police de Neuchâtel.

Avant l'ouverture du procès, des sympathisants de la cause sont venus pour soutenir les prévenus. Une quinzaine de personnes, habillées en noir, ont constitué une haie de pleureuses. Les accusés sont passés l'un après l'autre au milieu avant d'entrer dans le péristyle de l'Hôtel de Ville, le bâtiment du Tribunal de police.

L'organisation veut faire du 17 mai une «journée festive en signe de solidarité avec les rebelles prévenus» et veut réclamer «une fois de plus la mise en oeuvre de ses revendications face à une urgence mondiale sans précédent».