Quels risques?La poussière saharienne s'invite dans nos cieux... et nos narines!
La Rédaction de blue News/ATS
8.4.2024
Porté par le vent, le sable du Sahara voyage jusqu'en Suisse. Le phénomène teinte le ciel d'une lumière particulière, allant jusqu'à voiler le soleil. Toute cette poussière en suspension dans l'air n'est pas complètement sans conséquences sur nos bronches. Explications.
La Rédaction de blue News/ATS
08.04.2024, 14:45
08.04.2024, 15:06
Valérie Passello
Le phénomène n'est pas inédit, mais il reste impressionnant à chaque fois qu'il se produit. Du sable venu du Sahara s'est à nouveau invité sous nos latitudes depuis hier soir, transporté par le vent.
«Ce dernier épisode de poussière saharienne est le troisième du genre au cours des deux dernières semaines et est lié aux conditions météorologiques qui ont conduit à un temps plus chaud dans toute l'Europe occidentale ces derniers jours», souligne Mark Parrington, un responsable scientifique du service de surveillance de la qualité de l'air de Copernicus.
Qu'en est-il près de chez vous?
Canton le plus touché ce lundi 8 avril, le Valais a vu sa concentration en particules fines dépasser les valeurs limites sur tout son territoire.
Le canton de Vaud est relativement peu touché par l'arrivée de la poussière jaune. Celle-ci se concentre surtout dans la région du Chablais, où le soleil est voilé par le phénomène, générant une atmosphère qui fait un peu penser à une vieille photographie sépia.
Le canton de Fribourg, lui, enregistre des valeurs de poussières fines normales à élevées (Bulle, cf. tableau ci-dessous). Quant à la pollution de l'air, elle est modérée, mais marquée par endroits.
Le blog de MétéoSuisse donne de nombreuses informations sur le sujet et aiguille les utilisateurs vers les sites cantonaux permettant de se renseigner sur la qualité de l'air en temps réel.
Une pollution qui n'est pas sans risque
Les poussières venues du Sahara sont assimilables à de la pollution de particules fines. Or, cette pollution, combinée à d'autres comme les pollens, peut atteindre des pics lorsque le phénomène se produit.
Sur BFM TV, le pneumologue Frédéric Le Guillou explique: «Chez toutes les personnes qui ont déjà des fragilités, que ce soit oculaire, au niveau du nez ou des bronches, cela peut aggraver leurs pathologies sous-jacentes». Le spécialiste ajoute que chez les personnes à risque, «cela peut augmenter les symptômes ou déclencher de nouvelles maladies».
Yeux ou nez qui coulent, gorge qui gratte, crises d'asthme: les symptômes sont classiques des irritations traditionnelles dues à la présence de particules fines dans l'air. La prudence est de mise pour les personnes vulnérables, comme les femmes enceintes, les enfants, ainsi que les personnes âgées ou immunodéprimées .
Durant les pics de pollution, il est également déconseillé de pratiquer le sport en plein air, car les poussières peuvent se fixer dans les alvéoles des poumons lorsque l'on respire profondément.
Augmentation ces dernières années
«Même s'il n'est pas rare que des panaches de poussière saharienne atteignent l'Europe, l'intensité et la fréquence de tels épisodes ont augmenté ces dernières années, ce qui pourrait être potentiellement attribué à des changements dans les schémas de circulation atmosphérique», ajoute Mark Parrington de Copernicus.
Le Sahara est la plus grande source de poussières minérales, en libérant entre 60 et 200 millions de tonnes par an. Si les plus grosses particules retombent rapidement au sol, les plus petites peuvent être transportées sur des milliers de kilomètres et atteindre toute l'Europe.
180'000 tonnes à Pâques
Le week-end de Pâques a été le plus marqué par l'arrivée des poussières sahariennes. Le chiffre de 180'000 tonnes a été articulé, selon le météorologue Roman Brogli, de SRF Meteo.