«Je pleure, puis je me calme» La randonneuse qui a découvert les ossements du petit Émile se confie

blue News

9.4.2024

Le 30 mars 2024, une femme retraitée découvre un crâne lors d'une promenade aux alentours du Haut-Vernet. Pour elle, pas de doute, il s’agit bien de celui du petit Emile. La randonneuse, qui s'est empressée de rapporter l'ossement aux gendarmes, s'est confiée à BFMTV.

Près de neuf mois après qu'il s'est évaporé, le 8 juillet 2023, alors qu'il venait d'arriver chez ses grands-parents maternels pour l'été, au Haut-Vernet, le crâne et des dents de l'enfant puis les vêtements qu'il portait le jour de sa disparition ont été retrouvés.
Près de neuf mois après qu'il s'est évaporé, le 8 juillet 2023, alors qu'il venait d'arriver chez ses grands-parents maternels pour l'été, au Haut-Vernet, le crâne et des dents de l'enfant puis les vêtements qu'il portait le jour de sa disparition ont été retrouvés.
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9.4.2024

Ce jour-là, elle hésite à sortir se promener car le temps est mauvais. Mais elle finit par se décider et part vers 12 heures. Elle emprunte un chemin qu'elle n'a pas emprunté depuis longtemps. Un chemin «fréquenté, mais surtout en été».

Elle marche depuis un certain temps quand soudainement elle tombe sur un crâne «au milieu du chemin». «Il est blanc, tout propre. Il n'y a que les dents du haut», se souvient-elle. Elle n'a aucun doute, il s'agit du crâne d'Émile, qu’elle nomme «la chose», car «le mot crâne me renvoie l'image».

Au moment de la découverte, elle est submergée par l'émotion. «Je pleure, puis je me calme», confie-t-elle. Elle se retrouve face à un dilemme: que faire avec ce crâne qu'elle a trouvé? N'ayant pas de téléphone portable, elle ne peut appeler personne.

«J'aurais pu le laisser mais après, le temps d'y retourner, il n'aurait plus été là», se justifie-t-elle. «C'est pour ça que je l'ai ramassé, je sais que les jours de temps comme ça, si on attend, la montagne n'est plus la même».

Elle utilise alors deux sacs plastiques pour le prendre sans le toucher.

«Je me dis 'vite vite vite, il faut que je ramène la chose»

Elle se met en route, pressée de ramener le crâne aux gendarmes. «Je me dis 'vite vite vite, il faut que je ramène la chose et les gendarmes vont trouver le coupable (...) l'enquête va enfin avancer».

Vers 14 heures, elle arrive enfin chez elle. Le son des cloches du village lui confirme l'heure. Elle ne peut se résoudre à ramener le crâne à l'intérieur. «Le rentrer dans la maison, c'est inconcevable», pense-t-elle. Elle le dépose alors sur la terrasse, à l'écart.

Saisissant son téléphone, elle appelle immédiatement les gendarmes. D'une voix tremblante, elle annonce sa découverte: «Je suis au (son adresse) et j'ai trouvé un crâne». Les gendarmes la rassurent et lui promettent d'arriver rapidement.

Quelques minutes plus tard, les gendarmes arrivent. L'un d'eux s'empresse de mesurer le crâne tandis que les autres emmènent la retraitée pour une audition, qui durera neuf heures et se terminera vers minuit. L'audition se déroule relativement bien, selon elle.

Le lendemain, elle est surprise par une perquisition. Les gendarmes récupèrent ses appareils électroniques et les lui rendront une semaine plus tard.

A ce jour, rien n'indique que la randonneuse soit suspecte. Elle n'a d'ailleurs jamais été placée en garde à vue.