Pour trois millions La remise en état du tunnel qui s'est effondré en Valais a débuté

zd, ats

26.2.2024 - 18:09

Les premiers travaux de remise en état du tunnel situé sur la route cantonale reliant Riddes à La Tzoumaz en Valais ont démarré lundi. L'ouvrage d'art, dont une partie de la voûte s'est effondrée au début du mois, devrait être praticable à la fin juin pour la saison estivale.

Le tunnel touché est le premier qui se trouve sur la route entre Riddes et la station touristique de la Tzoumaz. L'effondrement d'une partie de sa voûte est survenu le 3 février, lorsqu'un bout de la falaise s'est désolidarisé du reste de la roche (archives).
Le tunnel touché est le premier qui se trouve sur la route entre Riddes et la station touristique de la Tzoumaz. L'effondrement d'une partie de sa voûte est survenu le 3 février, lorsqu'un bout de la falaise s'est désolidarisé du reste de la roche (archives).
KEYSTONE

26.2.2024 - 18:09

Les travaux seront exécutés en deux phases distinctes, a indiqué lundi le canton lors d'une conférence de presse à Riddes (VS). Dans un premier temps, il est prévu de remplir les vides résiduels situés dans la zone de l'éboulement afin de la stabiliser. «Dans une deuxième phase, la partie du tunnel éboulée sera reconstituée en creusant au travers de la zone consolidée», précise le canton.

«C'est une nouvelle très réjouissante qui nous permet d'envisager la saison d'été plus sereinement», a déclaré la présidente de Riddes Christel Duc dont fait partie La Tzoumaz. Elle a aussi salué le fait qu'une «solution somme toute rapide, compte tenu des circonstances et de la complexité de la situation», ait été trouvée. La Tzoumaz est l'une des stations faisant partie du domaine skiable Verbier – 4 Vallées.

Trois millions

Le coût des mesures est estimé à 3 millions de francs, dont 1,8 million pour les travaux de sécurisation urgents, a indiqué Vincent Pellissier, chef du service de la mobilité. Le solde ira à la remise en état du tunnel. Environ 300'000 francs sont aussi prévus pour les moyens supplémentaires alloués au renforcement de l'offre de transports publics qui a été mise en place afin de répondre aux besoins de la population.

Le canton prend à sa charge 70% des frais, tandis que le 30% restant sera refacturé à l'ensemble des communes valaisannes. «Ces frais seront couverts par le budget ordinaire du service de la mobilité et non pas par un crédit intempéries dont l'octroi aurait pris trop de temps», a précisé le conseiller d'Etat Franz Ruppen.

Nulle part ailleurs

Le tunnel touché, dit de la Becque, est le premier qui se trouve sur la route entre Riddes et la station touristique de la Tzoumaz. L'effondrement d'une partie de sa voûte est survenu le 3 février, lorsqu'un bout de la falaise s'est désolidarisé du reste de la roche. Entre 200 et 300 mètres cubes de matériaux se sont alors déversés dans le tunnel creusé en 1963 à même la roche.

Les études géologiques menées depuis ont révélé que l'éboulement est une conjonction de plusieurs causes. «Le tunnel traverse deux formations géologiques distinctes et l’éboulement s’est produit au point de confluence entre celles-ci. Ces différentes roches présentent en plus des singularités complexes et la couverture rocheuse y est faible», explique Vincent Pellissier.

La fatigue, l’altération de la roche et les importantes précipitations de novembre et décembre derniers se sont encore ajoutées à ces spécificités géologiques. «Après investigations, cette conjonction d'événements ne se retrouve dans aucun des cinquante-neuf autres ouvrages construits de la même manière sur le territoire cantonal. Un tel cas de figure ne risque donc pas de survenir ailleurs, en tout cas pas dans un avenir proche», note encore l'ingénieur cantonal

Il précise que «des cailloux tombent tous les jours en Valais. Notre mission, c'est de sortir de l'émotion, faire de la gestion de risques et mettre à disposition un réseau sécure avec un risque acceptable». Il note que cela aurait été «un débol extraordinaire» qu'un véhicule se retrouve sous l'éboulement; les routes «ne sont pas moins sûres aujourd'hui qu'hier».

Un tiers dans un état critique

Un tiers du réseau routier cantonal, qui compte près de 1700 kilomètres, est dans un état critique, constate néanmoins Vincent Pellissier, qui évalue à 1,5 milliard le budget qui serait nécessaire à sa réfection. Mais ces sommes sont «astronomiques» et ne seraient «pas proportionnelles» par rapport à d'autres tâches du canton. «Il n'y a pas que les routes en Valais», a-t-il détaillé à Keystone-ATS.

Peut-être faudrait-il alors «jouer sur l'autre paramètre de l'équation, c'est-à-dire la taille du réseau, et le réduire, pour s'assurer que la qualité des routes donne la meilleure accessibilité possible», a-t-il ajouté.

Interrogé sur cette option en conférence de presse, le conseiller d'Etat Franz Ruppen a fait savoir: «Nous ne sommes pas là pour fermer des routes». Mais si le canton doit prioriser, il donnera toujours la priorité à la sécurité, a ajouté le chef du département de la mobilité, du territoire et de l’environnement.

zd, ats