«Niveau d'alerte maximum» La tour Garisenda de Bologne menace de s'effondrer

DPA/tcar/Trad

18.11.2023

La crainte d'un effondrement de la tour penchée Garisenda règne à Bologne. En raison de nouvelles fissures dans la maçonnerie et de fluctuations inhabituelles, les experts sont préoccupés.

La ville italienne de Bologne craint pour l'un de ses symboles : La fameuse tour penchée Garisenda, ici à droite de la tour Asinelli.
La ville italienne de Bologne craint pour l'un de ses symboles : La fameuse tour penchée Garisenda, ici à droite de la tour Asinelli.
Giorgio Bianchi/Comune di Bologna/dpa

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Des clôtures orange et du ruban adhésif barrent le chemin vers l'un des symboles les plus importants de Bologne et marquent ainsi l'image du centre historique de la ville. Une vue inhabituelle, qui signifie que la grande ville du nord de l'Italie craint pour l'un de ses emblèmes: la célèbre tour penchée de Garisenda inquiète de plus en plus la municipalité et les experts en raison de nouvelles fissures dans la maçonnerie et de fluctuations récemment constatées.

Les experts qui observent la tour et ses mouvements depuis des années écrivent même dans un rapport scientifique anticipé adressé au maire qu'il s'agit du «niveau d'alerte le plus élevé». La crainte d'un effondrement du géant de pierre est de retour.

Une inclinaison de 3,20 mètres

Les deux tours inclinées Garisenda et Asinelli font partie des principales curiosités de Bologne. Elles se trouvent sur la Piazza di Porta Ravegnana centrale et marquent le paysage urbain. Depuis des siècles, les tours jumelles qui, vues du ciel, s'élèvent comme des gratte-ciel au-dessus du centre-ville étroit, fascinent les gens.

Le poète national italien Dante Alighieri a évoqué la tour Garisenda dans sa Divine Comédie et l'a mentionnée une nouvelle fois plus tard dans un sonnet. Des deux tours jumelles, c'est surtout la plus petite, la tour Garisenda, qui est remarquablement penchée : elle a une hauteur de 48 mètres et une inclinaison de 3,20 mètres et d'à peine quatre degrés.

La Torre della Garisenda a été construite en 1109 à la demande d'une riche famille. À l'origine, elle mesurait 60 mètres de haut, mais elle a dû être abaissée dès le 14e siècle en raison de premiers défauts de construction.

La tour Asinelli est stable

Les experts citent les fondations et l'abaissement de la nappe phréatique comme raisons de l'inclinaison de la tour. Lorsque la tour Garisenda a été construite, plusieurs «gratte-ciel» de ce type caractérisaient la Bologne du 12e siècle.

Des familles influentes et prospères ont construit environ 150 tours de famille et ont essayé de construire la leur plus haute que la précédente. À côté de la tour Garisenda se trouve la tour Asinelli, deux fois plus haute, qui est actuellement stable.

Les tours penchées ne sont pas inhabituelles dans le monde. La plus classique des tours inclinées se trouve à Pise, avec un angle d'inclinaison de près de quatre degrés, elle est un peu plus inclinée que la tour Garisenda.

Peu après le début de sa construction au 12e siècle, la statique du clocher isolé a posé problème, car le sol s'est affaissé sous les fondations. De nombreuses tentatives de sauvetage ont permis jusqu'à aujourd'hui d'éviter que la tour ne tombe.

La place restera fermée des années

À Bologne, un comité scientifique et technique surveille depuis 2018 les deux tours penchées - ce sont surtout les fissures dans la maçonnerie et les oscillations et vibrations, invisibles à l'œil nu, qui sont étudiées. En octobre, les experts ont constaté des oscillations particulièrement inhabituelles.

La municipalité de Bologne a donc fermé la place autour des deux tours aux visiteurs. Selon la ville, la place devrait rester fermée pendant quelques années. Les bus ont également été détournés, car on craignait que les secousses sur la route n'approfondissent les fissures. Il s'agit désormais d'examiner comment réduire les facteurs à l'origine des fissures. Une structure en fer a déjà été fixée autour de la maçonnerie.

Fort mais imprévisible danger

Pour les experts du comité spécialement convoqué pour la tour Garisenda, cela ne va toutefois pas assez vite. La situation de danger est forte, mais aussi imprévisible, a déclaré l'architecte Amedeo Bellini au journal «La Repubblica». «Nous ne pouvons pas dire s'il n'arrivera rien à la tour ou s'il y aura un effondrement partiel ou soudain».

Et si cela devait se produire, on ne peut surtout pas savoir «si cela se produira demain ou dans un mois», a ajouté Bellini. La ville devrait prendre des mesures de sécurisation, a-t-il ajouté. «La qualité de la maçonnerie n'a jamais été aussi mauvaise en raison de diverses influences», a déclaré Sergio Lagomarsino, professeur de technique de construction. Il ne faut donc pas paniquer, mais faire preuve d'une prudence absolue.